Stanley CROUCH, autoproclamé «pragmatiste radical»,  a défié la catégorisation systématique. Auteur prolifique (essayiste, chroniqueur et romancier), il a sans concession ébranlé la pensée conventionnelle.

Marqué par des émeutes raciales de 1965, à Watts, sa ville natale de Los Angeles, Stanley a survécu en se transformant en essayiste et chroniqueur de journaux syndiqués. Ses positions et propos lui ont suscité critiques des adversaires et ennemies de tout bord, y compris ses anciens camarades intellectuels, qui, pour la plupart, n’avaient jamais sérieusement lu ses œuvres.

Pendant près d’un demi-siècle, Stanley Crouch a défendu la « Musique Afro-américaine », en élargissant sa présence et la légitimant au sein de la culture locale et mondiale. Il  contribué à la création du « Jazz au Lincoln Center », l’une des principales vitrines internationale de la Culture Afro-Américaine. Contre vent et marrée, il défendu et promu la carrière du célèbre trompettiste, Wynton Marsalis, avec lequel a cofondé ce centre de formation et d’information musicale en 1991. Ce dernier en est depuis le directeur artistique.

Stanley Crouch a déclaré qu’il avait largement appris à écrire en dévorant des livres dans son enfance et en puisant dans une sensibilité lyrique innée, qu’il exprimait aussi bien en poésie qu’en prose. Il a écrit à propos du trompettiste Dizzy Gillespie: «Il est passé de la position d’un poisson étrange à un surfeur étoilé, chevauchant les hautes eaux courbes d’une tendance dont il était l’un des chefs de fil. Il a ensuite sombré dans la position de ces miracles pris pour acquis, mais est revenu périodiquement en surface, ruisselant de nouvelles sagesses, faisant signe à d’autres qui le suivirent sur les minces planches de l’art et du divertissement. Il a montré à ceux qui veulent se faire un nom dans le monde de l’Art qu’il faut monter au sommet des montagnes russes, au goût du public, et s’enfermer dans une saumure où ils sont à jamais en péril… »