Une poignée de footballeurs africains on connu la sensation que procurent le fait de remporter le trophée de la CAN (Coupe d’Afrique des Nations). Certains des plus grands talents du continent n’ont jamais porté la main sur la médaille du vainqueur de cette compétition. Trois personnalités emblématiques, qui ont remporté la Coupe d’Afrique des Nations, livrent, ci-après, les secrets de leur succès.
Winfried Schafer
Winfried Schafer dirigeait l’équipe de football du Cameroun qui a remporté la Coupe d’Afrique des Nations en 2002. La finale contre le Sénégal s’est terminée aux tirs aux buts. L’entraineur Allemand dirige actuellement l’équipe nationale de la Thaïlande.
Arrêter une tactique et s’y attacher:
« Quatre semaines avant le début de la Coupe d’Afrique des Nations, j’ai modifié le système de l’équipe Cameroun qui jouait en 3-5-2 ; j’ai changé la tactique en 4-4-2. Nous avons adopté cette tactique et l’avons même renforcée. En Allemagne, on dit que l’attaque vous fait gagner un match, mais la défense vous fait gagner un tournoi. Nos quatre arrières, défenseurs étaient tout simplement fantastiques et notre gardien a été très, très bon. Voilà la clé de notre succès. «
La discipline:
«Nous avions eu quatre chefs de file : Rigobert Song, le capitaine, Patrick M’Boma était d’une forte personnalité, Marc-Vivien Foé et Samuel Eto’o, qui, à l’époque, étaient jeunes mais ambitieux. Ces joueurs ont insufflé à l’ensemble de l’équipe une discipline de fer. (…) Avant, de signer mon contrat à la tête de l’équipe, j’ai rencontré M’Boma à Parme et Foé à Lyon et ils m’ont tous les deux évoqué la nécessité d’une discipline dans le groupe. »
La confiance:
«Il était très important que les joueurs me fissent confiance. Chaque membre de l’équipe avait son importance, non seulement Eto’o ou M’Boma mais tous les autres joueurs. Tous me considéraient comme leur grand frère. C’est quelque chose de très important pour les joueurs africains. Je leur ai donné confiance et je n’ai jamais parlé négativement à leur sujet. Nous étions un groupe, et non pas l’entraîneur et l’équipe, mais un groupe. C’est très important en Afrique. «
Tirer le meilleur des meilleurs:
« Eto’o, qui est maintenant âgé de 31 ans, était un jeune joueur à l’époque et parfois il se laissait aller. Alors, j’ai été obligé de lui dire:« Samuel, ce que vous faites dans votre club ne suffit pas. Vous avez plus de potentiel, il faut travailler davantage. Il me regarda et dit: «coach, je ne comprends pas».
Et je lui ai dit: ‘Hé! Samuel, si vous voulez aller au plus haut niveau et être reconnu partout dans le monde, il faut travailler plus’. Après la finale, il est venu vers moi, m’a embrassé et a dit ceci : « coach vous remercie, je vous remercie pour votre travail ». Et c’est ce qu’il dit à chaque fois qu’on se rencontre «
Ne vous plaignez pas des conditions de travail:
«Notre camp d’entraînement au Mali était très mauvais, les emplacements n’étaient pas bonnes, les lits n’étaient pas bonnes et tous les joueurs de notre équipe évoluaient à cette époque au sein de clubs européens, dans des cadres agréables de Parme, le Real Madrid et Manchester City. Mais, personne n’a eu à placer un mauvais mot sur le camp. Tout le monde était heureux de se battre pour son pays, pour leurs mères et leurs pères et leurs familles. En fait quand vous êtes un entraîneur d’Europe pour une équipe de football Africaine, vous n’avez pas le droit de vous plaindre de l’état de la formation et des infrastructures. Vous devez vous rappeler que vous n’êtes ni à Wembley ni à Munich. Vous êtes en l’Afrique ! Vous devez penser comme un entraîneur de l’Afrique, pas comme un entraîneur de l’Europe. «
Phil Masinga
Le joueur Phil Masinga faisait partie de l’équipe nationale de l’Afrique du Sud qui a remporté la Coupe d’Afrique des Nations en 1996. C’était la première apparition des « Bafana Bafana » dans le tournoi après des décennies d’isolement, en raison de l’apartheid. L’Afrique du Sud a finalement battu la Tunisie 2-0.
Utiliser la pression comme exutoire:
«En 1996, nous avons eu la chance, l’Afrique du Sud était dans sa deuxième année démocratique et nous avions eu tout le monde, en Afrique du Sud et ailleurs, derrière nous, y compris les journalistes. Les politiciens étaient derrière l’équipe. Cela a ajouté un 12ème joueur à l’équipe. Il fallait rendre heureux tout ce monde. L’appui qui était plus que palpable a entraîné un surpassement de soi. «
Trouver la motivation en dehors du terrain:
« Une chose qui nous a vraiment poussé à tout donner est la pensée des joueurs qui n’avaient pas eu, eux, la chance de participer à cette compétition particulièrement attendue, du fait de l’isolement du pays qui a éclipsé beaucoup de talentueux footballeurs locaux. Nous ne valions pas mieux qu’eux mais devrions les représenter, eux aussi. Nous avons grandi en les regardant jouer, mais ils n’ont pas eu la chance de prouver leur talent à la face du monde. »
Esprit d’équipe:
«L’esprit était très bon, c’était comme une famille, notre entraîneur a réussi à faire vivre les joueurs comme des frères. Nous nous complétions mutuellement, parce que nous savions les forces de chacun et nous savions ce que chaque joueur était capable de faire. L’entraîneur nous a fait croire en nous-mêmes. «
Avoir de vrais leaders sur le terrain:
«Il est important d’avoir un chef dans l’équipe. Nous avions beaucoup de dirigeants, un entraîneur et surtout un capitaine, Lucas Radebe, qui était un véritable leader. En fait, les dirigeants, l’entraîneur et le capitaine ont allégé la pression qui pesait sur les jeunes joueurs. »
Kalusha Bwalya
Kalusha Bwalya est le Président de la Fédération Zambienne de Football qui a remporté la Coupe d’Afrique des Nations en 2012. Cette équipe a contredit les pronostiques avec sa victoire aux tirs au but de 8-7 contre la Côte-d’Ivoire en finale. Au cours d’une carrière de joueur réussie, Bwalya a à son actif 100 sélections avec la Zambie et joué pour le PSV Eindhoven. Il a également été entraîneur de la Zambie pendant trois ans et a pris ses fonctions le président de la fédération de football du pays en 2008.
Choisir le bon coach:
« Il était difficile de bien faire les choses, car Hervé Renard [qui a dirigé la Zambie à la victoire en 2012 et est toujours en charge de l’équipe] était avec nous en 2010, mais il avait quitté l’équipe pour rejoindre l’Angola. Puis, tout juste avant la dernière Coupe des Nations, nous avons pris la décision audacieuse de le faire revenir, pour des raisons d’éthique et de travail. C’est un homme qui travaille dur, connaît son football, il est jeune, il est ambitieux, il veut aller partout, il veut tout gagner avec la Zambie. Pour moi, le plus important est que les entraîneurs, quand ils viennent en Afrique – qu’ils soient locaux ou étrangers – soient en mesure d’apporter le meilleur à nos joueurs. Renard réussi à le faire fantastiquement. Nous avons eu l’entraîneur pour choisir la bonne tactique, effectuant les substitutions appropriées avec des joueurs qui correspondaient exactement à ce système. Cela a été une aventure incroyable pour la Zambie, d’être couronnée championne à Libreville au Gabon. «
Atmosphère positive:
« Tout d’abord il doit y avoir de l’humilité au sein de l’équipe. Il faut aussi de la détermination et l’alchimie entre l’entraîneur et les joueurs doit également être parfaite. Notre équipe a fait preuve d’humilité et de capacité à travailler les uns avec les autres. En d’autres termes, l’esprit d’équipe a été essentiel. Nous allons adopter la même approche lors de la prochaine Coupe des Nations et nous espérons aller encore loin en 2013. «
Laisser du temps et la liberté à l’entraîneur:
« Nous avons établi une plate forme afin d’encourager les joueurs à travaillé dur, pour faire partie de l’équipe. Vous voyez des entraîneurs se rendre en Afrique et passer la plupart de leur temps en Europe et non en Afrique. Avec Renard, ce n’est pas le cas, il est constamment avec l’équipe et travail très dur. «
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