Nous rendons ici hommage à un homme, Ben Riley, dont la discrétion confinait au silence, à l’effacement, voire à l’autocensure, au service des autres.

Batteur subtil, avec un sens du rythme polyvalent et aérien, Ben Riley était surtout connus pour ses travaux réalisés auprès de musiciens reconnus, tels que Thelonious Monk. Il est décédé, dans la discrétion qui le caractérisait, le 18 novembre 2017, à l’Hôpital Good Samaritan de West Islip, dans l’état de New York. Il avait 84 ans.

Rythme asymétrique

Il a tenu les baguettes pendant plus de six décennies et son nom apparait sur plus de 300 albums de Jazz. Outre Monk et le digne héritier de ce dernier, Kenny Barron, il a soutenu rythmiquement, non seulement d’autres pianistes de premier plan, notamment, Andrew Hill, Abdullah Ibrahim, Ahmad Jamal, Junior Mance, mais aussi les souffleurs chevronnés, tels que Johnny Griffin, Stan Getz, Bill Barron, Sonny Rollins, Gary Bartz, Chet Baker et bien d’autres.

Ben Riley a toujours déployé le tapis pour les autres. Habité par l’obsession de faire briller les autres, il a sans cesse repoussé l’idée de tirer la couverture de son côté.

«Je suis entré dans l’ère de l’accompagnement», a-t-il déclaré dans une entrevue parue en 2005 dans un documentaire réalisé par le magazine « Modern Drummer ». «J’aime ça plus que me lancer dans des prestations solitaires, car tous les musiciens avec lesquels j’ai travaillé avaient chacun une attitude, un chant et un style de jeu différent (…). Je ne viens jamais faire un travail avec l’idée que:  » Je vais jouer ceci ou jouer cela.  » J’attends de voir ce que les autres vont faire et ensuite je m’intègre dans le décor. »