Une actrice de Bollywood, l’industrie cinématographique de l’Inde, a mis en ligne une vidéo censée contribuer à l’effort d’autonomisation des femmes. Le projet, qui s’intitule « My Choice » (Mon Choix), tend à faire prendre conscience aux femmes qu’elles ont un choix sur leur corps, leurs relations et leur destin. Dans le clip, l’actrice, Deepika Padukone, récite un poème sur les libertés auxquelles les femmes devraient normalement avoir droit, tandis que les visages d’une centaine d’inconnues, sans doute violées, martyrisées et maltraitées, apparaissent puis disparaissent en fond d’écran.
Dans le film, Deepika Padukone exhorte les femmes à être sobres dans l’habillement et se comporter modestement.

Elle dit: «Mon corps, mon esprit, mon choix. Je veux porter les vêtements que j’aime; même si mon esprit erre nu. Mon choix; être de petite taille ou de grande taille, peu importe. C’est l’esprit qui compte. Le coton ou la soie ne piégera pas mon âme et je ne serai jamais le centre de l’univers. »


Depuis qu’elle a été publiée, cette vidéo a été vue plus de deux millions de fois. Alors que de nombreuses réponses au clip ont été positives, il y a également des réactions négatives, minoritaires, certes. Beaucoup de ses critiques portent sur la partie du discours où Deepika parle de relations sexuelles en dehors du mariage.
Elle dit: «Mon choix, c’est de me marier ou ne pas me marier, avoir des relations sexuelles avant le mariage, avoir des relations sexuelles hors mariage, ou ne pas avoir des relations sexuelles. Mon choix, c’est d’aimer temporairement ou vivre dans la luxure pour toujours ».

A un tel discours, l’écrivain Soumonty Kanungo a réagi  dans un billet de blog en écrivant: «Quand elle dit « mon corps, mon esprit, mon choix », cette vidéo s’adresse à quelles femmes? Les femmes urbaines? Les femmes urbaines instruites? Les femmes qui travaillent en milieu urbain? Il y a-t-il un choix pour celles dont on ne voit pas le visage? Non! Il y a des milliers de femmes dans les villes sous développées et villages reculées qui n’ont pas le choix. Le choix est une fantaisie, un vain mot pour elles. Elles prennent juste des ordres et obéissent. Elles sont brimées à chaque étape de leur vie. Leurs choix sont confisqués par leurs familles. Ont-elles tort de ne penser à elles-mêmes ? Ont-elles tort d’avoir choisi de faire des compromis en mettant en avant l’intérêt « supérieur » de la tradition? Ce sont des choix beaucoup plus réels, beaucoup plus importants que les vêtements et le sexe ».

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