Roy Haynes, vétéran de l’art rythmique, a activement participé à tous les développements majeurs du jazz moderne. Il est décédé le 12 novembre 2024, à l’âge de 99 ans, des suites d’une courte maladie, selon sa fille, Leslie Haynes-Gilmore.

Roy Haynes était l’un des rares survivants actifs de la révolution du Bebop.

Pendant plus de 70 ans de vie professionnelle, Monsieur Haynes a affiché sa fierté, sa dignité, sa pertinence et son élégance, aux côtés de figures légendaires, telles que Lester Young, Bud Powell, Thelonious Monk, Miles Davis, Charlie Parker, Eric Dolphy, John Coltrane, Sonny Rollins, Chic Corea et Sarah Vaughan.

Style  

Écouter une performance individuelle à batterie de Roy Haynes procure la quintessence rythmique que seul le Jazz peut contenir. Les motifs légers et changeants de la cymbale ride, les accents inégaux de la grosse caisse, les « breaks » parfaitement agencés ou les interruptions qui brisent le contexte sur la caisse claire, le sémaphore clarifiant du charleston…

Chaque ingrédient de ce puzzle rythmique mérite une attention particulière. Mais, pour mieux les appréhender une écoute globale est nécessaire, car ils fonctionnent ensemble comme un organisme complexe et oscillant. De fait Roy Haynes jouait de la batterie de telle manière que tous ses détails musicaux surprenants se combinent avec ses qualités humaines : grâce, humour, excitation, cool, confiance, vitalité.

Dans la même veine que Thelonious Monk, il n’hésitait pas à se lever et aller vers l’avant de la scène pour faire des claquettes, parfois dans le cadre d’un solo de batterie.