Optimisme tempéré
En raison d’une convalescence qui a duré, cette reprise économique globale est loin d’être fulgurante et les risques géopolitiques menacent sa survie. D’ailleurs beaucoup d’économistes sont sceptiques sur le fait que les bénéfices de la croissance aillent au-delà de la classe très minoritaire composée de gens « instruits », riches et politiquement établis, qui se taillent la part du lion, accaparant, confisquant la plus grande partie du butin dans de nombreux pays où les laissés pour comptes, les femmes, les jeune, les travailleurs tirent le diable par la queue, avec des salaires toujours stagnants et toujours misérables.
L’apparition d’un nouveau cycle de l’économie mondiale est donc une source d’optimisme qui doit être tempérée. Car, il n’y a aucune garantie que cette embellie se révélera plus équitable que les précédentes. Si la croissance devait se maintenir, voire évoluer, soutenir les salaires (surtout les plus bas) tout en augmentant la sécurité des classes moyennes serait un bon début vers un monde plus juste, plus équitable. Et cela doit se faire dès maintenant, pas par des discours et la tenue de conférences. Il faut des actions sur le terrain.

Dans le cadre du dernier Forum économique mondial, il a été publié une étude d’évaluation qui a révélé que 93% des 1000 experts interrogés voyaient une menace accrue de confrontations politiques ou économiques. Quelque 79% d’entre eux s’inquiètent de la probabilité accrue d’un conflit militaire et 73% des risques croissants d’une érosion des règles du commerce mondial.
Le rapport a également mis en garde contre l’augmentation des inégalités économiques, les menaces croissantes liées à la cybersécurité et l’augmentation de l’incidence des phénomènes météorologiques extrêmes favorisée par le changement climatique.
« Beaucoup de ces risques sont de plus en plus systémiques », a déclaré Margareta Drzeniek Hanouz, économiste au World Economic Forum, ajoutant qu’ils pourraient avoir « des conséquences catastrophiques pour l’humanité et pour l’économie ».