L’objectif du millénaire consistant à « mettre en œuvre des systèmes nationaux de protection sociale pour tous », afin de réduire et prévenir la pauvreté d’ici à 2030, ne sera certainement pas atteint. En effet, un rapport présenté, à Genève, le 30 novembre 2017, par l’Organisation internationale du travail (OIT), montre que plus de la moitié (55 %) de la population mondiale ne profite d’aucune prestations sociales (retraite, chômage, assurance-maladie, ..).

Léger progrès

Des progrès ont été constatés depuis le dernier rapport de 2014, le pourcentage de personnes couvertes par un système de sécurité sociale étant passé de 27 à 29 %.  Reste que cette hausse de deux points est très légère,  au vu des nombreux engagements pris.

Cette hausse est en partie due aux avancées réalisées en Chine. « Ce pays a considérablement progressé dans les secteurs des retraites ou du chômage. La Chine investit dans la protection sociale car elle veut renforcer la demande intérieure, le pouvoir d’achat de sa population, dans une période où le marché mondial n’est pas très stable. Par ailleurs, cette meilleure protection sociale augmente aussi la productivité de sa main-d’œuvre », a expliqué, Christina Behrendt, spécialiste des questions de sécurité sociale à l’OIT.

Si certains pays se sont améliorés dans la mise en œuvre de systèmes sociaux plus protecteurs, les obstacles demeurent nombreux, y compris dans les économies développées, notamment sur les questions de financement.

« Les politiques d’austérité à court terme continuent de saper les efforts de développement à long terme, les ajustements d’assainissement budgétaire ont des impacts sociaux négatifs considérables », estime Isabel Ortiz, directrice du département de la protection sociale de l’OIT. L’exemple de la Grèce, où les niveaux de protection sociale ont baissé, illustre bien le propos.