Les forces loyalistes sont affaiblies par des batailles interminables contre l’occupant à bout de souffle. Une milice dirigée par Khalifa Haftar, un commissaire de police estampillé général, a réussi à saisir les principaux terminaux pétroliers de l’est du pays. Finalement, une partie du parlement s’est rangée derrière Khalifa Haftar, qui se présente comme  le nouveau « sauveur de la Libye ».

« Chaos ou régime militaire »

Alors que son armée a évincé la plupart des djihadistes de Benghazi, le berceau de l’insurrection de 2011, les détracteurs accusent le général de travailler dans le but unique de prendre le pouvoir et établir une nouvelle dictature militaire.

Selon Mohamed Eljarh, politogue spécialiste du moyen orient :  » les Libyens sont forcés de choisir entre deux extrêmes : soit le chaos avec les milices et les extrémistes islamistes, soit le régime militaire. »

Les forces de Haftar ont combattu pendant plus de deux ans pour arriver à expulser les djihadistes de la deuxième ville du pays, Benghazi, alors que les forces pro-gouvernementales se sont embourbées dans les combats contre l’Etat Islamique à Syrte.

Selon un autre expert de la Libye, Mattia Toaldo, « Les forces rivales pourraient vouloir étendre leur influence dans d’autres régions du pays et mater les résistances locales. Dans ces conditions, il est difficile de penser que le pays sera stable dans un avenir proche. »

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Les Libyens semblent être passés du joug d’un autoritarisme centralisé répressif à une forme plus décentralisée et chaotique de l’autoritarisme, que ce soit avec les milices ou avec le général Khalifa Haftar.