Selon un rapport de l’université de Columbia, les gens à la recherche du bonheur ou de la qualité de vie se dirigent systématiquement vers l’Europe du nord. En revanche, ils évitent les pays en guerre civile, comme l’Egypte et la Syrie, ou en crise économique, comme ceux de la zone de l’Euro. Le Danemark, la Norvège, la Suisse, les Pays-Bas et la Suède sont les pays les plus propices au bien-être. En revanche, le Rwanda, le Burundi, la République centrafricaine, le Bénin et le Togo – tous les pays de l’Afrique subsaharienne – sont des repoussoirs et donc à éviter.

Les hauts et les bas

Suite à leur enquête menée à travers le monde, entre 2010 et 2012, les auteurs du rapport affirment que : « durant ces cinq dernières années, le monde est devenu un endroit un peu plus vivable en terme d’équipement et d’abondance. Mais, des bouleversements économiques et politiques ont provoqué une réduction considérablement du niveau de vie dans certaines régions. »

C’est le cas, notamment de la Grèce, l’Italie, le Portugal et l’Espagne qui ont connu une chute spectaculaire, en raison de l’impact de la crise en zone euro. L’Egypte, le Myanmar et l’Arabie saoudite, dans le sillage des récents troubles sociaux, politiques et militaires, ont eux aussi été marqués par une forte baisse de leur attractivité.

L’Egypte est la nation qui a connu la plus grosse dégringolade du bonheur. Sur une échelle de 1 à 10, l’Egypte récolte la moyenne de 4,3 en 2012, comparativement à ses 5,4 de l’année 2007. Le rapport justifie cette perte, non seulement, par la faiblesse des revenus des Egyptiens, mais également par la réduction brutale des espaces de libertés individuelles et collectives.

L’Angola, le Zimbabwe et l’Albanie ont connu, eux, les plus fortes hausses des 156 pays étudiés. Les rédacteurs du rapport mettent ces bons résultats sur le compte, notamment, de la réduction du niveau de corruption dans ces pays.

La santé mentale

Selon le rapport, les gouvernements qui cherchent véritablement à améliorer le bonheur de leurs populations doivent consacrer une proportion plus élevée de leurs budgets de santé aux maladies mentales, qui constituent le plus grand  » dénominateur commun de la misère  » dans le monde.

«Les gens, dit le rapport, peuvent être malheureux pour de nombreuses raisons – de la pauvreté au chômage en passant par l’éclatement de la famille et la maladie. Mais dans une société donnée, la maladie mentale chronique est une cause déterminante de la misère. Si nous voulons un monde avec plus de femmes et d’hommes heureux, une nouvelle donne sur la santé mentale s’impose. « 

L’économie du bonheur

Le rapport sur le bonheur dans le monde de 2013 vient appuyer un mouvement mondial qui demande aux gouvernements et aux décideurs de moins mettre l’accent sur la croissance économique au profit des politiques susceptibles d’améliorer le bien-être de l’ensemble de la population. Ce concept, dit de «l’économie du bonheur », a gagné du terrain dans de nombreux pays à travers le monde, y compris au Royaume-Uni, en Allemagne et en Corée du Sud. On se souvient du discours, en date de juillet 2011, du représentant du Royaume-Uni à l’ONU qui encourageait les pays membres de l’instance mondiale à faire du bonheur de leur peuple la boussole de leurs politiques publiques.

« Il est important d’équilibrer les mesures économiques du progrès sociétal avec les mesures visant le bien être communautaire.  Il faut veiller à ce que le progrès économique débouche sur de vastes améliorations dans tous les domaines de la vie. Devant un tel enjeu, la croissance économique reste une donnée subjective », dit le rapport.

Notis©2013

Sources : * The happiest countries in the world report 2013