L’équipe nationale allemande (« La Nationalmannschaft ») a remporté la coupe du monde 2014. Le Brésil a réussi le pari d’une organisation qui n’était pas évidente dès le départ. La Fifa se frotte les mains devant des recettes qui ont augmenté de 40% comparativement à la précédente campagne organisée par l’Afrique du Sud. Mais, le véritable vainqueur de la coupe du monde 2014 s’appelle Heine Allemagne. Ce Brésilien de 43 ans est certainement en passe de récolter les fruits financiers colossaux d’une invention magique, la mousse qui maintient le mur des défenseurs de 10 mètres et disparaît au bout de 60 secondes.

La pauvreté

Au match d’ouverture du mondial, à Sao Paulo, Heine Allemagne a pu voir pour la première fois son invention en action au plus haut niveau. « Ce fut, dit-il, un moment magique. J’ai consacré 14 ans de mon existence à cette idée. Quand l’arbitre a sorti le spray de sa poche arrière pour la première fois, j’ai versé des larmes. C’est à partir de ce moment que j’ai commencé à recevoir des texto (sms) de ma famille et des amis ».

 Heine, 43 ans, a grandi dans la pauvre. Il a dû quitter très tôt les bancs de l’école pour vendre des bonbons et des sucettes en glace dans la rue et sur les plages pour aider sa famille à survivre. Lui et ses quatre frères ont grandi dans une cabane dans la banlieue à Minas Gerais, un Etat du sud-est du Brésil. « Nous avons tous les 07 dormi ensemble dans une petite pièce. Je n’ai jamais eu de jouets et nous avons eu quelques vêtements que nous partagions. Mes parents m’ont envoyé travailler à l’âge de huit ans», dit-il.

Le rêve

Heine rêvait de devenir footballeur, comme la majorité des jeunes de basse extraction de son pays. Il a dû vite abandonner ce rêve pour joindre les deux bouts en occupant cinq petits boulots à la fois pour éviter le désastre, la faillite et la misère. Mais un jour – il y a 14 ans – lors d’un séjour au domicile de ses parents, où un match de foot était transmis sur une vieille télévision, le jeune Heine eu un éclair de génie. «Je n’étais pas intéressé par le match. Je me trouvais là juste devant la télévision au moment où un coup franc a été sifflé. J’ai entendu le commentateur dire: « va-t-on un jour trouver un moyen pour garder le mur en place? ». Je me suis arrêté dans mon élan et je me suis dit : Eh bien, je vais trouver un moyen de le faire dès maintenant !»

Une semaine plus tard, Heine qui n’avait jusque-là aucune connaissance ni expérience en chimie, commença à travailler sur un mélange d’huiles végétales et de gaz butane-propane. Après plusieurs tentatives infructueuses, avec pour modèle la mousse à raser, « nous avons réussi à trouver la bonne combinaison d’ingrédients, en faisant de telle sorte que la mousse reste visible pendant environ une minute. Notre ligne directrice était de trouver quelque chose qui ne nuise ni à la santé des joueurs, ni à l’intégrité de la pelouse. C’est pourquoi nous nous sommes basés sur la mousse d’huile végétale » expliqua-t-il.

Le gros lot

Utilisée pour la première fois au Brésil en 2000, la mousse magique, contrairement aux inventions technologiques, présente l’intérêt d’être peu coûteuse et donc accessible à tous. Une bombe de spray est, en effet, estimée à 3,80 euros environ. Pour le rendez-vous brésilien, Heine Allemagne en a livrées 320 à la FIFA. L’inventeur du concept a baptisé sa bombe « 9.15 Fair Play » en référence à la distance qui sépare le mur du ballon lors d’un coup-franc.

SPRAY2

L’inventeur magique espère gagner gros lorsque son pulvérisateur magique sera finalement approuvé dans le monde entier. «J’espère que tout ce gain financier sera à la hauteur de mes 14 années de lutte. J’ai payé un prix élevé. J’ai choisi de ne pas voir grandir mes enfants pour pouvoir faire ce travail. Au-delà de la manne financière, j’espère avoir contribué à l’évolution du football. Désormais, les arbitres ont à leur disposition un outil pour maintenir l’ordre, aider les frappeurs de coups francs à marquer plus de buts et améliorer l’expérience du football par tout dans le monde », a-t-il conclu.

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