L’argent, principal support des échanges économiques, est généralement associé au symbole de la réussite sociale. Cependant, il est également source de nombreuses appréhensions: le rejet, la déception, la trahison, la perte de soi et de tout… Cette peur diffuse et foncière suscite des mécanismes de défense consistant à se cacher, fuir, refuser de « vivre » pour éviter le « toujours plus » et tous les autres vices attachés à l’argent.

Le mépris

De nombreuses études montrent que les qualités de compassion et de partage sont moins développées chez les personnes aisées. Par ailleurs, une étude publiée dans la revue Psychological Science révèle que les individus au statut économique inférieur lisent mieux les expressions faciales et ont une sensibilité plus aiguisée que ceux qui jouissent de revenus plus élevés. La vulnérabilité et l’instabilité susciteraient en réalité un sentiment de solidarité et d’empathie mutuelle tandis que l’aisance et l’abondance causeraient un sentiment indu de supériorité, d’égoïsme et de repli sur soi-même (« chacun pour soi »).

La dérive morale

Ce sentiment indu de supériorité se reflète notamment dans une étude menée par l’université de Berkeley, qui établit qu’à San Francisco -où la loi oblige les voitures à céder la priorité aux piétons- les propriétaires de voitures de luxe s’arrêtent quatre fois moins souvent que les autres pour laisser traverser les piétons. Une étude publiée par les universités de Harvard et d’Utah révèle également que les personnes exposées à des mots relatifs à l’argent sont plus susceptibles de mentir ou de se comporter de façon immorale.

Les addictions

L’argent en lui-même ne cause pas les addictions, mais il a été prouvé que l’aisance multipliait les probabilités de problèmes d’addiction. Ainsi, des études ont démontré que les enfants de familles aisées rencontrent plus de problèmes de drogues que les autres, sans doute à cause d’une pression plus forte et d’une plus grande absence parentale. Ces enfants encourent plus de risques de souffrir d’anxiété, de dépression, de toxicomanie ou de troubles alimentaires. Le binge-drinking est également plus en vogue dans les classes aisées qu’ailleurs. Les addictions sont aussi plus fréquentes à l’âge adulte : on retrouve 27% de plus d’alcooliques chez les adultes aisés que chez les autres.

La volonté d’aisance peut devenir une addiction en elle-même. En effet, le besoin compulsif d’argent est reconnu comme faisant partie des « addictions comportementales », comme la dépendance au jeu, au sexe ou à la nourriture. Tout comme les addictions à certaines substances, ces dépendances produisent un effet chimique sur le cerveau qui altère l’humeur (comme la dopamine). L’addiction à l’argent engendre des comportements compulsifs qui empiètent progressivement sur le bien-être et la sérénité des personnes qui en sont les victimes.

La neutralité de l’argent

L’argent est donc la cause de nombreux problèmes, la source de peurs, de violences, de criminalités, de malhonnêtetés. La réussite financière est plus souvent associée à l’abus qu’au mérite. Pourtant l’argent est neutre et n’a aucun pouvoir en lui même, ni celui de créer du bien, ni celui de créer du mal. L’argent n’achète pas l’amour ou le bonheur, une place dans la vie, la sécurité ou la reconnaissance. L’argent, comme l’amour ou le savoir sont des concepts, des nominalisations. Le pouvoir se trouve dans l’attitude mentale ou dans les croyances que vous pouvez avoir face à ces concepts, autrement dit les relations que vous  entretenez avec ces concepts et aussi l’usage que vous en faîtes.

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Pour acquérir la vraie richesse, sachez entretenir de bonnes relations avec ce concept d’argent ou d’abondance, en développant une bonne appréciation de votre valeur personnelle, en étant satisfait et heureux de gagner de l’argent, et sans que cet argent soit le salaire d’une peur, d’une culpabilité, d’une honte.  Pour être heureux de gagner de l’argent, rendez service dans des activités que vous êtes heureux de faire. La richesse ne peut être l’argent, car c’est quelque chose d’externe à vous, et qui est soumis à de nombreuses fluctuations et de nombreuses peurs. Comme le dit le consultant et coach, Jean-Luc Monsempes: « la richesse c’est ce qui est sous votre contrôle, et ce qui vous est unique, la valeur que vous vous accordez en tant qu’être humain et la contribution que vous pouvez apporter au monde. Cette richesse est inaltérable, inconditionnelle et aucune peur ne peut y être associée. »

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