Il était l’aîné de six enfants d’une femme qui était veuve au milieu de la vingtaine et qui luttait pour faire vivre sa famille en pleine expansion.

Il a été envoyé le jour de son neuvième anniversaire dans la ville de Padoue et n’a plus jamais vécu avec sa mère. Les spécialistes pensent que cet abandon précoce du lien maternel a jeté les bases de ses manières de faire avec les femmes.

Il a ensuite été laissé le cœur brisé par son premier amour, une religieuse connue seulement sous le nom de M.M., comme Casanova l’a nommée dans Histoire De Ma Vie, le mémoire qu’il a écrit au crépuscule de sa vie.

Casanova est tombée profondément amoureuse de M. M et est devenue son esclave dévoué pendant deux ans. Elle, en revanche, a toujours fait passer les besoins de son autre amoureux, l’ambassadeur de France François de Bernis, avant les siens. Elle aurait persuadé Casanova de présenter un feu d’artifice sexuel au profit du richissime voyeur.

Désespéré d’amour, mais incapable de l’accepter quand il lui a été présenté sur une assiette, il a prouvé un toucher doux aux femmes manipulatrices. L’argent coulait de ses doigts généreux dans leurs paumes ouvertes.

Pris au piège de la pauvreté, Casanova a passé ses 13 dernières années à travailler comme bibliothécaire dans un coin reculé de Bohême.

Il avait tout perdu à cause de sa soif de femmes: son argent, son indépendance, sa liberté d’errer, son apparence, voire son identité.

Notis©2021

Par Mary Maz