Depuis quelque temps, les Etats-Unis semble faire chambre à part dans un bloc économique fragile: la plupart des grands marchés émergents, y compris la Chine, ralentissent et l’Europe s’empêtre dans la récession. Les États-Unis, en revanche, semblent enfin sortir de l’ornière. Le taux de chômage américain aurait atteint les 7,4 % en juillet, contre 7,6 % en juin. C’est son plus bas niveau depuis décembre 2008, où il atteignait 7,3 %. Mais la grande question est de savoir si cette reprise est suffisante pour tout le monde.

L’inégalité économique

Le pourcentage de la main-d’œuvre active est sans doute le meilleur baromètre de la santé économique d’un pays. Aux Etats unis, le nombre d’emplois crées (195 000) au mois de juin est insuffisant pour reconstituer ceux qui ont été détruit il ya 30 mois. Selon les experts, à ce rythme, il faudra 15 mois de plus pour remplacer les emplois qui ont été perdus. Alors que le taux de chômage baisse lentement, il reste à deux chiffres pour certains groupes, comme les jeunes sans diplômes universitaires et les Afro-Américains. Pendant ce temps, l’inégalité économique a augmenté, puisque les minorités ont été touchées, de manière disproportionnée, par la crise du logement. Sans oublier que les salaires sont restés au sol. Dans ces conditions, il semble difficile d’envisager une reprise inclusive, dans la mesure où une majorité d’Américains n’ont tout simplement plus d’argent en poches.

Le rêve américain en péril.

«Si nous voulons que les jeunes Américains vivent mieux que leurs parents, nous devons développer l’emploi, rendre le marché du travail plus compétitif et accélérer la croissance de la productivité», qui est fortement liée à la hausse des salaires, explique Susan Lund, directrice chez McKinsey Global Institute, qui vient de publier un rapport intitulé « Game Changers » . Selon ce rapport, le défi majeur pour les Etats-Unis, sera de créer des services plus durables dans une économie qui est majoritairement (70%) alimentée par la consommation. Certes, les Américains ont parcouru un long chemin pour redresser le bilan déficitaire depuis 2008. Cependant, moins d’Américains se sont débarrassés du boulet de la dette. Les groupes les plus vulnérables, comme les étudiants et les personnes âgées, ont sur leur dos (et sur la tête) encore plus de dette (40%) qu’avant le déclenchement de la crise financière.

La consommation en berne

En plus, la consommation reste inégale. En effet, alors que les ventes ont globalement augmentées au cours de la dernière année, les chiffres du mois de juin sont plus faibles que prévu. Les ventes des grands magasins ont diminué pour le cinquième mois consécutif, tandis que le chiffre d’affaires des restaurants enregistrait une forte baisse. Les gens ont même acheté moins de gadgets électroniques pour un troisième mois consécutif. Le dernier chiffre du PIB (- 1,7%) montre que l’Américain moyen lutte toujours pour survivre dans une économie censée connaitre une croissance positive (+2%). «Dire que nous faisons mieux que l’Europe est une maigre consolation ! », dit Susan Lund! Et de conclure : « Nous devons faire beaucoup mieux. »

Notis©2013

Sources: Game changers: Five opportunities for US growth and renewal (Report| McKinsey Global Institute)