Bien que le nombre exact de détentions médicales soit inconnu, dans certains pays, la pratique est si courante que les gens considèrent qu’il soit «normal» que les hôpitaux retiennent ceux qui ne peuvent pas payer leurs frais de soin. Les politiciens profitent de cette situation pour alimenter leurs campagnes électorales. A preuve, au Nigeria, un aspirant au poste de gouverneur a payé plusieurs factures de patients dans un hôpital public de l’État d’Osun. L’on peut également citer le cas de la femme d’un gouverneur sortant de l’Etat d’Abia qui a donné des cadeaux aux mères allaitantes et a payé leurs factures après leur avoir rendu visite à l’hôpital en compagnie de son mari.

Les actes désespérés

Les personnes qui risquent d’être détenues arbitrairement sont les personnes les plus pauvres. Parmi ces patients, il y a  ceux qui ont besoin d’un traitement d’urgence et surtout des femmes enceintes. Beaucoup d’entre elles ont recoure à des actes désespérées pour échapper à la détention arbitraire.

Les enquêteurs, après avoir passé six semaines en 2016 dans un établissement de santé en République démocratique du Congo, ont noté que 54% des femmes ayant accouché dans cet établissement avaient été détenues pour non-paiement de frais de santé. L’étude fait également état du cas des nombreuses femmes et enfants injustement détenus pendant plusieurs mois dans des conditions inhumaines.

Au Cameroun, une femme enceinte est morte sur les marches d’un hôpital public, parce qu’elle n’avait pas d’argent pour payer les traitements. Les membres de sa famille ont tenté en vain de maintenir ses jumeaux vivants.