Il est presque scandaleux -et finalement pas surprenant- que seulement huit (08) chanteurs Africains figurent dans la liste actualisée des 200 meilleurs chanteurs de tous les temps du magazine « Rolling Stone », ce continent débordant de richesse et de talents.

Sadé Adu est la Chanteuse Africaine la mieux classée, à la 51ème place. Son compatriote, Burna Boy ferme presque la porte de la liste, à la 197ème place. Outre ces deux Géants de la Musique Africaine, les autres impétrants sont Miriam Makeba, 53ème place, Umm Kulthum classée 61ème,  Youssou N’Dour à la 61ème place, Mahlathini, 153ème , Tabou Ley Rochereau à la 178ème place et Fela Kuti, à la 188ème place.

Fela Kuti

Les chansons emblématiques de Fela Kuti des années 1970 et 1980 sont des instrumentaux orchestraux tentaculaires, un tourbillon innovant de highlife africain, avec des accents de la musique américaine (soul et jazz). À travers sa musique, il partageait une vision panafricaine anticolonialiste et défiait le gouvernement militaire corrompu du Nigéria, qui le soumettait régulièrement, ainsi que ceux qui l’entouraient, à des tortures.

Ce n’est pas seulement la rébellion lyrique de Fela qui le rend si important – c’est la façon dont sa voix a porté sa vision; la façon dont il chantait, son ton impérieux et direct, simple et ferme. Ses mélodies sévères mais conversationnelles ont rendu son mouvement accessible à tous les opprimés du monde.

Tabou Ley Rochereau

« La voix de la lumière » est le titre de deux volumes de cinq heures du chanteur et chef d’orchestre le plus aimé du Congo des années 60 aux années 90; ce titre appropriée, va comme bien à ce ténor dont les notes semblent flotter de manière hypnotique dans l’air. La voix de Tabou Ley était presque étonnamment douce – il chantait avec tellement de transport pur qu’il n’était jamais écœurant. Tabu Ley était aussi profondément funky – à écouter sans modération son chef-d’œuvre de 1973 « Aon Aon », dont le titre se traduit par « Wah-Wah »: Oui, il s’agit de la pédale de guitare, utilisée ici pour un effet envoûtant. Rochereau n’égale pas cette prouesse « guitaristique » ; sans effort, il la surpasse vocalement. C’est un bonheur absolu.