Cette tendance à confondre les faits du changement climatique avec les récits construits à partir de l’invisible est aussi courant chez les hommes politiques.

Les dirigeants des sommets annuels sur la santé de la planète, en effet, insistent sur le besoin urgent de contrôler les gaz à effet de serre, mais restent muets sur les milliards de dollars par an dépensés pour mettre encore plus de réserves de combustibles fossiles en production. En plus de trente ans de négociations, aucune mesure de contrôle de la production de combustibles fossiles n’a jamais été discutée. Il n’existe nulle part dans le récit officiel.

Pour le grand public aussi, il y a des lacunes et des “angles morts”. La plupart des gens n’ont jamais discuté du changement climatique avec qui que ce soit, en dehors de leur famille immédiate.

Un troisième groupe ne se souvient pas en avoir parlé avec qui que ce soit. De fait, les traumatismes liés au climat semblent rendre les gens encore plus réticents.

Les communautés ignorantes, abattues et résignées, semble-t-il, trouvent toutefois la force dans l’espoir d’un rétablissement et répriment activement toute discussion décourageante sur les causes sous-jacentes ou la menace future.

La communication

Donc, si nous voulons vraiment mobiliser une action sur le changement climatique, il est essentiel que nous reconnaissions qu’il existe sous deux formes: les faits scientifiques et les faits sociaux beaucoup plus puissants des récits construits ou du silence délibéré. Ce sont ces derniers qui fournissent la base sur laquelle nous acceptons, nions ou ignorons le problème, qui est renforcé par notre besoin inné de nous conformer à la norme au sein de notre groupe social.