Au-delà des quelques cas qui défrayent de temps à autres la chronique, la fraude à l’assurance reste mal connue du grand public. Sans doute parce qu’il est très difficile de chiffrer exactement ce fléau et que les assureurs sont réticents à communiquer sur le sujet.

Reste que le phénomène est massif, à en juger par un rapport, diligenté par les compagnies d’assurances, selon lequel les cas frauduleux, qu’ils soient détectés ou non, représenteraient près de 10 % de la charge totale de sinistres.

Par ailleurs, un sondage d’opinion fait ressortir qu’une personne interrogée sur quatre connaît quelqu’un ayant déjà une fois fraudé l’assurance.

Des pertes colossales…

En Grande-Bretagne, par exemple, les assureurs ont mis à jour plus de 138.000 sinistres frauduleux pour un coût total de 983 millions de livres (1,15 milliards d’euros), soit 5 % de plus que l’année précédente. Mais il ne s’agit là que de la partie émergée de l’iceberg, puisque la fraude non détectée s’élèverait, elle, à 1,9 milliard de livres.

En France, on constate aussi une augmentation du phénomène -qui serait, de l’avis général, encore plus vivace en période de crise économique, avec son lot de déclarations de sinistres manifestement exagérées ou d’incendies suspects.

D’après les données de l’Agence pour la lutte contre la fraude à l’assurance (Alfa), les assureurs-dommages ont ainsi recensé plus de 35.000 sinistres frauduleux, soit presque trois fois plus cinq années avant, pour un montant total de 168 millions d’euros (contre 47 millions huit ans plus tôt). Quant au coût réel de la fraude, il est estimé à 2,5 milliards d’euros.