Sa puissance émotionnelle, sa sonorité chaleureuse, sa richesse mélodique, son attachement à la tradition l’ont distingué des autres saxophonistes alto de sa génération. Poète, muezzin, militant en colère, amant tourmenté: Arthur Blythe a su crée un large éventail d’images sonores grâce à une approche de la musique sans pareille.

L’altiste combattait la maladie de Parkinson depuis 2004. Il est décédé le 27 mars 2017 à l’âge de 76 ans.

« Black Arthur »

Né à Los Angeles, le 05 juillet 1940, Blythe déménage très tôt à San Diego où il commence à jouer du saxophone à l’âge de neuf ans. Adolescent, il se prend financièrement en charge en jouant dans des groupes de R & B, mais tombe amoureux du jazz avant d’avoir terminé ses études secondaires.

De retour à Los Angeles, Blythe fréquente le cercle entourant le pianiste/compositeur Horace Tapscott, dont le collectif innovateur – surnommé l’Union pour l’émancipation des Artistes Musiciens Afro-Américain (UGMAA) – composé de Stanley Crouch, David Murray, Jimmy Woods et les frères Butch et Wilber Morris, notamment. Véritable collectif, l’UGMAA a engagé la communauté afro-américaine au niveau de la base, animant une série de séminaires sur la vie quotidienne et l’approche de la musique. En raison de ses préoccupations esthétiques et raciales très prononcées, Blythe devient « Black Arthur ».

L’an 1969, l’album de Tapscott, The Giant is Awakening, marque le début d’enregistrement de Blythe. Quelques années plus tard, Blythe s’établi à New York où il espérait trouver de nouvelles inspirations et opportunités. Finalement, il est embauché par le batteur Chico Hamilton, avec qui il passe deux années fructueuses (Peregrination, Blue Note, 1975). Il joue dans l’’orchestre de Gil Evans, où il cotoie un altoiste tout aussi puissant, David Sanborn. Blythe fait la connaissance du tubiste Bob Stewart, qui deviendra un collaborateur de longue date. Après avoir passé du temps avec Lester Bowie, McCoy Tyner, Woody Shaw et Jack DeJohnette et sa Special Edition, Blythe signe enfin un contrat d’enregistrement.