Des milliers de réfrigérateurs mis au rebut par les ménages britanniques ont été envoyés au Ghana par Environcom, une entreprise de recyclage établie au Royaume-Uni, au mépris des règles visant à protéger l’environnement. Selon les autorités ghanéennes :  » Environcom a envoyé une cargaison d’environ 37 conteneurs – près de 4.000 réfrigérateurs de seconde main – au Ghana « . Les responsables d’Environcom ont admis l’exportation des réfrigérateurs au Ghana, mais continue de nier toute transgression de la législation ghanéenne.

Pollution contre investissement

Cependant, des documents révélés par le quotidien britannique, The Guardian, montrent que les réfrigérateurs ont été effectivement expédiés à partir de la Grande-Bretagne vers le Ghana au mois d’août de cette année, soit 5 mois après l’entrée en vigueur de l’interdiction décrétée par les autorités ghanéennes. Le même quotidien fait également état d’un échange de courriels entre Environcom et les autorités ghanéennes dans lequel l’entreprise britannique menace de retirer son intention d’investir dans le pays si elle n’est pas autorisée à y exporter des pièces de réfrigérateurs de seconde main. : « …votre réaction, nous pousse à retirer ce projet (de création d’une firme de recyclage au Ghana) pour le réorienter vers des marchés alternatifs au sein Afrique de l’Ouest », écrit un responsable d’Environcom, dans un courriel en date du 21 Juin 2013.

Dépotoirs à ciel ouvert

Des critiques croissantes fusent contre la pratique de l’envoi de produits électriques usagés vers les pays africains, où beaucoup finissent dans des décharges toxiques ouvertes à tous (animaux, clochards, enfants…). Ces décharges sont une source de pollution massive de l’environnement local.

Une étude menée par Greenpeace a révélé que près de 75 % des « biens d’occasion » exportés vers l’Afrique sont hors d’usage. Ces biens, souvent sous-évalués, dégagent des substances dangereuses dans l’environnement : les métaux toxiques tels que le plomb, les produits chimiques cancérigènes, tels que les dioxines chlorées.

Lire aussi : Probo Koal, suite

Les frigos d’occasion ont été interdits au Ghana depuis le 1er Janvier 2013. Le Ghana est ainsi le premier pays de l’Afrique de l’ouest à avoir introduit une telle interdiction dans sa législation. Par cette disposition les autorités du pays entendent réduire non seulement la quantité des produits nocifs pour l’environnement et la santé publique, mais aussi le fardeau énergétique des biens de seconde main sur son réseau national déjà insuffisant. En effet, les vieux appareilles électroménagers venus de l’Europe consomment plus de la moitié de la production nationale d’énergie, soit 2.000 mégawatts par an.

Les autorités ghanéennes viennent de déposer une plainte auprès de l’UE et la Haute Commission britannique, afin que  » les sociétés sans scrupules cessent d’utiliser Afrique de l’Ouest comme un dépotoir»,

Notis©2013