L’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, est décédé, à l’âge de 80 ans, après une courte maladie. Il a passé ses derniers jours chez lui, à Genève, en Suisse, entouré de sa femme et ses trois enfants.
Force motrice
Monsieur Annan a été le premier Africain noir à devenir secrétaire général des Nations Unies, poste qu’il a occupé entre 1997 et 2006.
Il a été le principal architecte du programme très ambitieux dénommé « les objectifs du Millénaire pour le développement ».
Il a joué un rôle central dans la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
C’est sous son autorité que l’ONU a déployé sa première stratégie antiterroriste.
En 2001, le plus grand diplomate Ghanéen a été co-récipiendaire du prix Nobel de la paix avec l’ONU pour avoir accordé la priorité aux droits de l’homme dans son programme d’action.
Sa réélection sans appel à un second mandat était sans précédent, reflétant le soutien écrasant dont il bénéficiait de la part à la fois des pays riches et des pays pauvres.
L’actuel secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré : «C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris son décès. À bien des égards, Kofi Annan était l’Organisation des Nations Unies. Il a gravi les échelons les uns après les autres pour mener l’organisation dans le nouveau millénaire avec une dignité et une détermination sans pareil ».
Mandant entaché
Durant son long mandat de Secrétaire général, M. Annan a essuyé les pires échecs et scandales de l’organisation mondiale. Son mandat a coïncidé avec l’une de des périodes les plus turbulentes de l’ONU depuis sa création en 1945.
Kofi Annan a débuté son premier mandat à la tête de l’ONU six ans après l’effondrement de l’Union soviétique. Il a présidé pendant une décennie la cellule anti-terroriste de l’ONU après les attentats du 11 septembre. Le monde était alors profondément divisé sur la guerre menée par les Etats-Unis contre l’Irak.
« Je pense que la guerre en Irak a été le plus sombre moment de mon mandat à la tête de l’ONU. Le fait que nous ne pouvions pas arrêter cette guerre a été insupportable », a déclaré Annan dans une interview accordée en février 2013 au magazine TIME dans le cadre de la publication de ses mémoires. « Imaginez notre réputation, si nous avions approuvé la guerre en Irak, quelle serait notre réputation »
Juste avant de devenir secrétaire général, M. Annan a été chef des opérations de maintien de la paix des Nations Unies et envoyé spécial en ex-Yougoslavie, où il a supervisé la transition des forces de protection des Nations Unies en Bosnie.
L’opération de maintien de la paix de l’ONU a été confrontée à deux de ses plus grands échecs durant son mandat: le génocide rwandais en 1994 et le massacre de la ville bosniaque de Srebrenica en juillet 1995.
Dans les deux cas, les États-Unis avaient déployé des troupes sous le commandement de M. Annan, mais ils n’ont pas réussi à sauver la vie des civils qu’ils avaient pour mission de protéger.