Le Brésil l’a fait en 2014, dans le contexte d’une corruption flagrante et d’une montée abyssale des inégalités sociales, pour projeter le sens de ses propres compétences et prouesses.

Silence
Lorsque la France a remporté la Coupe du Monde en 1998, brandissant le trophée sur son sol, avec une équipe dont les héros provenaient de divers horizons, sa victoire a été considérée comme un triomphe de la « diversité inclusive » et l’harmonie raciale. Aujourd’hui, cette vague d’enthousiasme s‘est effondrée. Elle est contestée, n’a jamais existé. Elle a disparu. La banalisation du Front national d’extrême droite et les nuages ​​du nationalisme populiste qui planent dans le monde occidental, montrent que celles et ceux qui ont tenus ou soutenu cette belle idée étaient  bien naïfs.

Vu l’état du monde, la Russie, bien sûr, ne se soucie pas de maintenir une façade attractive progressive de son régime : La Russie ne veut pas plaire ; elle veut s’affirmer !

Comme un symbole, le premier match du tournoi – entre la Russie et l’Arabie saoudite – présente deux pays dont l’abus des droits de l’homme de ses propres citoyens est particulièrement flagrant. Mais, une fois encore, on fermera les yeux sur ces atrocités.


La Coupe du Monde de 1978 en Argentine s’est déroulée dans le contexte d’une répression sévère de la part du gouvernement au pouvoir et ce fut encore « un grand tournoi de Football ». On ferme les yeux, parce que la Coupe du Monde est une affaire séduisante.

C’est marrant. Une fois que la musique commence, le monde entier devient soudain sourd, aveugle et insensible à la souffrance de citoyens ordinaires qui, non loin de là, crient leur désespoir.