Selon Mme Behrendt, le Fond monétaire international (FMI), « tout en reconnaissant l’importance de la protection sociale, mène une politique de restriction de celle-ci ». Et de citer l’exemple de la Mongolie, qui voulait mettre en place une allocation universelle pour chaque enfant, le FMI lui demandant de la réserver aux familles les plus pauvres. Autre frein, quand les changements politiques conduisent à des virages dans les politiques sociales, comme avec l’élection de Donald Trump aux États-Unis.

Couverture universelle

En Afrique, malgré les progrès notables accomplis concernant l’extension de la protection sociale, seulement 17,8 pour cent de la population reçoit au moins une prestation sociale en espèces, et la couverture varie sensiblement d’un pays à l’autre. Grâce à la multiplication des efforts visant à étendre la protection des personnes âgées, 29,6 pour cent d’entre elles reçoivent désormais une pension. Des pays comme le Botswana, le Cabo Verde, le Lesotho, Maurice et la Namibie ont atteint ou sont sur le point d’atteindre une couverture universelle. Cependant, des lacunes importantes persistent concernant les enfants, les mères avec nouveau-nés, les travailleurs au chômage, les personnes handicapées et les personnes vulnérables. La mise en place de socles de protection sociale est donc une priorité urgente en Afrique.

Au niveau international, le tableau reste sombre. Seuls 35 % des enfants jouissent d’un « réel accès à la protection sociale ». Moins de la moitié (41,1 %) des mères perçoivent une allocation maternité et « 83 millions de nouvelles mères ne sont pas couvertes ». Les statistiques ne sont guère plus encourageantes concernant la couverture du chômage ou la protection des handicapés, moins de 30 % d’entre eux touchant une prestation d’invalidité.