En matière de pauvreté Karl Marx n’a rien inventé, selon le Pape François. « Les communistes ont volé notre drapeau; le drapeau de la pauvreté appartient aux Chrétiens », a-t-il déclaré dans le cadre d’une entrevue publiée par le versant numérique du quotidien romain Messaggero. À la question sur le fait qu’il serait décrit comme un « communiste, paupériste, populiste », le Pape François a rétorqué : « La pauvreté est au centre de l’Évangile ». Il a cité l’Évangile selon saint Matthieu, évoquant « le protocole sur lequel nous serons tous jugés : j’ai eu soif, j’ai eu faim, j’ai été en prison, j’étais malade, j’étais nu. »

Pour le pape, il découle de ce passage biblique que le devoir de tout homme et particulièrement du Chrétien est de secourir toutes les personnes se trouvant dans une telle situation de pauvreté. Ce devoir de secours va de pair avec la pauvreté spirituelle. Cette vertu que tout chrétien est appelé à vivre, n’est pas une incitation à l’indigence ou la misère, mais un appel au dépouillement, à la sobriété, à la réduction de la consommation, au respect de la création et des animaux. La modération de l’attachement aux biens de ce monde est un signal de l’intérêt porté aux personnes plutôt qu’aux biens.

Le Pape François a aussi évoqué « les Béatitudes, une autre banderole » que le christianisme et le communisme ont en commun, sachant que les Béatitudes s’attachent à réconforter « ceux qui pleurent », « ceux qui ont faim et soif de justice ». « Les communistes, a-t-il dit, disent que tout cela est communiste. Ben, voyons ! Vingt siècles plus tard cependant ! Alors, on pourrait dire d’eux qu’ils sont chrétiens dans ce cas », a ajouté le pape en éclatant de rire, a raconté la vaticaniste Franca Giansoldati qui l’a rencontré.

Dans un autre passage de l’interview, où la journaliste l’interroge sur le sport en général et le Football en particulier, Jorge Bergoglio a rappelé qu’il allait souvent au stade le samedi avec son père et était supporteur du club San Lorenzo de Buenos Aires. Il a également reçu plusieurs fois des footballeurs au Vatican. Il les a mis en garde contre l’argent roi, soulignant leurs responsabilités auprès d’un très jeune public qui les prend pour modèles. Le jour de l’ouverture de la Coupe du monde, le 12 juin, François avait souhaité que le Mondial se joue « dans un esprit de vraie fraternité », de « solidarité entre les peuples », pour que les rencontres sportives soient « une occasion donné au dialogue, à la compréhension, un enrichissement réciproque ».

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