En 1990, la malnutrition de l’enfance était la première cause de la mort précoce. Vingt ans après, la malnutrition infantile est passée au huitième rang des causes de mortalité dans le monde. Et c’est l’obésité qui constitue aujourd’hui la première cause de mortalité juvénile.  L’obésité et ses (maladies) dérivées tuent donc plus de personnes que la faim, selon une étude du « Global Burden of Desease Study » diligentée, notamment, par la Banque Mondiale et publiée hier dans la presse britannique, « The Lancet Magazine » plus précisément.

GBD 2010

Lancé en 2007, le «Global Burden of Desease Study» est un consortium de sept associés: Université de Harvard; l’institut de statistique sanitaire (IHME) de l’université de Washington, Seattle; Université de Johns Hopkins; l’université du Queensland; Université impériale Londres; l’université de Tokyo; et WHO. GBD 2010 est la première évaluation systématique et complète des données sur les accidents et risques de maladie depuis 1990. Cette recherche globale a été initialement commissionnée par la banque mondiale. Mais le projet a nettement augmenté dans sa portée. En effet, alors qu’en 1990, ce sont 107 maladies ainsi que dix facteurs de risque qui ont été évalués, pour l’année 2010, ce sont 235 causes de mortalité et 67 facteurs de risque qui ont été répertoriés.

Le rapport publié par le GBD résulte de la collaboration de 486 scientifiques issus de 302 institutions et 50 Etats dans le monde.

Des avancés

Cette étude globale fait apparaitre d’abord que, bien que le nombre de décès (52 800 000) survenus en 2010 soit supérieur à celui de l’année 1990 (46 500 000), de grand progrès ont été accompli dans la santé de la population. Les espérances de vie pour les hommes et des femmes augmentent. Une plus grande proportion des décès a lieu parmi des personnes âgées de plus 70 ans. Les charges et pertes liées au VIH et paludisme ont fortement baissé. La mort touche très peu d’enfants âgés de moins de 5 ans. Les maladies infectieuses sont de plus en plus maîtrisées. Dans quelques régions du monde, il y a eu des progrès substantiels en vue d’empêcher les décès prématurés liés aux cancer et maladies du cœur.

Les pesanteurs

Mais cette image pleine d’espoir est ternie par de vieilles et nouvelles menaces. Les lacunes énormes demeurent dans certaines régions du monde. On estime que la tuberculose et la malaria ont chacun tué autour de 1,2 million de personnes. Huit millions de personnes sont mortes du cancer, c’est-à-dire plus d’un tiers de décès qu’il y a 20 ans. Un sur quatre décès a été le fait de maladie cardio-vasculaire. Le diabète a entrainé la mort de 1,3 million personnes. Les décès accidentels liés au trafic de la route ont augmenté de presque 50%. La tension artérielle est le plus grand facteur de risque de maladie, suivi du tabac, alcool, et la carence du régime alimentaire

Les jeunes adultes apparaissent comme des laissés-pour-compte et devraient constituer la nouvelle priorité de la santé mondiale. En effet, le rapport du GBD constate que les jeunes adultes, particulièrement les hommes, meurent dans une proportion bien plus élevé que naguère. Mais le continent le plus touché reste l’Afrique. Ici, la mortalité infantile maternelle, nouveau-née, des maladies contagieuses (en dépit des efforts substantiels en matière de vaccination préventive) demeurent des soucis pressants.

GBD 2010 prévoit que les incapacités liées aux maladies et accidents deviendront une question de plus en plus importante pour tous les systèmes de santé. Il prédit aussi que plus de personnes vivront plus longtemps, mais dans la maladie.

Notis©2012