Un sondage montre l’étendue de l’insatisfaction des Britanniques face aux étrangers vivant sur le sol de leur pays. En effet, sur 20 000 (vingt mille) personnes interrogées, 60% estiment que l’immigration constitue un fardeau pour le Royaume-Uni. Seulement une personne sur six croit que l’immigration est une bonne chose pour la Grande Bretagne. Cette étude a été effectuée sur l’autorité de l’homme d’affaire, philanthrope et ancien Vice Président du Parti conservateur, Lord Ashcroft. Ce document révèle surtout que l’immigration n’est plus un sujet tabou, mais reste un sujet explosif.

Pression sociale

La préoccupation la plus récurrente réside dans l’idée que les migrants accroissent la pression sur le système deS prestations familiales et des services publics. A cela s’ajoute la crainte que les étrangers occupent des emplois réservés aux travailleurs britanniques, de souche. Dans l’ensemble, 77% des personnes interrogées estiment qu’une réduction spectaculaire de l’immigration serait bénéfique pour l’économie nationale. Un peu plus d’un tiers se disent préoccupés par la concurrence professionnelle que leur livrent les étrangers, tandis que le quart se dit  victime d’un refus d’accès à un logement ou un service public, du fait de la présence d’un étranger.

En ce qui concerne les avantages de l’immigration, la plupart des sondés évoque une main d’œuvre étrangère taillable et corvéable à merci qui se contente de bas salaires. Cette considération vient avant les contributions culturelles ou autres spécialités et compétences spécifiques venues d’ailleurs. Interrogés sur la campagne du ministère de l’intérieur encourageant les clandestins à rentrer chez eux, plus de 80% de Britanniques l’approuvent. Cependant, une majorité reste perplexe quant à l’efficacité de la bannière « Rentrez chez-vous, pour ne pas avoir à affronter la justice ! » affichée sur des camions publicitaires.

Manipulation politique

Seulement 17% de personnes pensent que les mesures gouvernementales sont susceptibles de changer drastiquement le système de l’immigration.  Selon Lord Ashcroft, ce dernier point constitue la pièce maitresse de toute l’étude : l’insatisfaction de la population sur l’efficacité de l’action gouvernementale.

Dans la préface du même document, on peut lire : «L’opinion publique sur l’immigration est plus variée et certainement plus nuancée, au demeurant. Ceux qui ont une opinion favorable, considèrent que les adversaires de l’immigration sont enfermés dans le passé et la peur du changement. Ces derniers pensent que les partisans de l’immigration sont des gens isolés et loin des réalités. Mais, ce qui les rassemble tous, quelque soit leur bord, c’est la conviction qu’ils sont manipulés par les politiciens: soit parce qu’ils sont incompétents, ne parvenant pas à écouter les aspirations du peuple, ayant peur d’être accusés de racistes, soit ils sont dépourvus d’imagination pour convaincre l’opinion publique des avantages de l’immigration. Les préoccupations des gens au sujet de l’immigration font partie intégrante d’une angoisse généralisée. Ils voient le rythme de l’évolution s’accélérer, sans eux ; ils savent que la Grande-Bretagne dans 20 ans sera différente de la Grande-Bretagne d’aujourd’hui, sans parler de celle d’il y a 20 ans. Certains sont perplexes et d’autres ont peur. En fin de compte, la migration des populations est inséparable de la conjoncture économique mondiale. Les gouvernements semblent aussi bien incapables de gérer le premier que de faire face aux conséquences de la seconde « .

Notis©2013

Sources: Public opinion and the politics of immigration