L’Italie est en train de disparaitre. Selon les chiffres divulgués par la jeune ministre de la santé de ce pays, Beatrice Lorenzin, les nouveau-nés ne sont pas suffisamment nombreux pour remplacer ceux qui ont quitté le sol italien. Une infographie réalisée par les Nations Unies montre que l’Italie n’est pas le seul pays confronté à une population en déclin. La population de l’Europe est globalement en décroissance ou en très faible augmentation. Beatrice Lorenzin, commentant le nouveau taux de natalité du pays – 8,4 ‰- a parlé de chiffres démographiques les plus bas depuis création de l’Etat moderne de l’Italie en 1861.

«Nous sommes au seuil où les gens qui meurent ne sont pas remplacés par les nouveau-nés. Cela signifie que nous sommes un pays qui est en train de mourir», a-t-elle dit.

Le tableau et les perspectives démographiques sont identiques pour le reste de l’Europe. Et l’Occident connait la même situation démographique que l’Europe orientale. Les données de la Banque mondiale montre que le taux moyen de natalité dans l’Europe centrale et les pays baltes est de 12,6 pour mille, comparativement à 38 pour mille de l’Afrique sub-saharienne.

Malgré un taux mondial de croissance démographique de 1,2% – selon les données des Nations Unies de 2010, révisée en 2012 – l’Ouest est dans son ensemble confronté à une baisse des taux de natalité, en dessous de 10%, qui sont nettement inférieurs à ceux des pays en développement.

Le problème n’est pas nouveau mais les causes restent un problème majeur dans certaines parties de l’Europe, dont l’Espagne et la Grèce. En Août 2013, des experts ont écrit dans le New York Times que le faible taux de natalité dans ces pays est lié à la crise économique et au chômage élevé: «Plusieurs études récentes montrent que les taux de chômage historiquement élevés – de plus de 50% chez les jeunes – dans des pays comme la Grèce, l’Italie et l’Espagne – découragent les jeunes à avoir des enfants », peut-on lire.

Dans un rapport paru dans la même période la CIA a lancé un signal d’alarme: « Les pays avec des populations jeunes (avec un pourcentage élevé de moins de 15 ans) ont besoin d’investir davantage dans les écoles, alors que les pays dont les populations sont âgées (avec un pourcentage élevé de personnes âgées de 65 ans et plus) doivent investir davantage dans le secteur de la santé. Les données sur la structure des âges peuvent aussi être utilisées pour aider à prévoir les questions politiques potentielles. Par exemple, la croissance rapide d’une population de jeunes adultes incapables de trouver un emploi peut conduire à des troubles violents. »

Pour l’instant, l’espoir pour l’Europe entière d’avoir une croissance continue de sa population repose sur les migrants qui sont souvent plus jeunes et à la recherche d’une vie meilleure pour eux-mêmes et leur famille.

Notis©2015

Sources : Banque mondiale, ONU, CIA