Le dernier rapport du consortium international sur les politiques des drogues préconise que le statut illégal de la coca soit réexaminé et des recherches menées sur les usages juridiquement possibles de cette feuille naturelle qui, dit-on, pourrait améliorer la vie de millions de pauvres dans le monde. Pendant des siècles, la feuille de coca a été largement appréciée pour ses qualités médicinales, avant d’être bannie du commerce international par des conventions internationales fortement centrées sur le principe de la dissuasion.

Le cadre juridique international

Le système mondial de contrôle de la cocaïne, en particulier, et de la drogue, en général, consiste en trois conventions complémentaires qui ont été ratifiées par la plupart des Etats membres de l’ONU :

• La Convention de 1961 sur les stupéfiants

• La Convention de 1971 sur les substances psychotropes

• La Convention de 1988 contre le trafic de stupéfiants et de substances psychotropes.

Ces trois conventions permettent aux pays signataires d’adopter des mesures pour le traitement, l’éducation, le suivi médical, la réhabilitation et la réinsertion sociale des individus dépendants à la drogue et ayant commis des infractions liées à la drogue. Ces contrevenants peuvent être encouragés à suivre des programmes de traitement en remplacement ou en complément de sanctions pénales. Il n’existe aucune condition spécifique requérant la pénalisation de la consommation de drogues dans ces conventions. Les gouvernements ont par conséquent une flexibilité considérable en ce qui concerne des infractions mineures liées à la possession de drogues pour usage personnel. La réduction des peines pénales et/ou la dépénalisation de la possession et ou de la production de drogues pour usage personnel  est donc possible, en vertu des conventions de l’ONU sur les drogues.

Les conséquences désastreuses

Les stratégies simplistes de « guerre contre la drogue » ont échoué dans leurs objectifs principaux, c’est à dire l’éradication des marchés de drogues contrôlées et la réduction de la consommation de drogues. Par ailleurs, un nombre de plus en plus important de preuves montrent que le régime actuel de contrôle des drogues a eu « des conséquences désastreuses » sur le développement des pays du tiers monde. L’exploitation des petits agriculteurs par les barons de la drogue en Colombie est toujours d’actualité, malgré les ressources considérables affectées au contrôle de la drogue. Tant et si bien qu’il existe aujourd’hui un consensus clair, selon lequel les politiques des drogues doivent s’édifier sur la base de faits, et non sur des idéologies. Les autorités publiques doivent prendre en considération les différentes cultures et normes existantes à travers le monde et les mesures de contrôle des drogues doivent respecter les droits humains et la dignité humaine.

Le moteur de croissance

Un rapport publié en 1995, sous l’égide des Nations Unies, affirme l’absence « d’effets négatifs » de la cocaïne sur la santé humaine. Mais, sous la pression des Etats-Unis, les conclusions de ce rapport sont restées lettre morte.

Plutôt que de faire la guerre aux producteurs, les gouvernements devraient envisager d’utiliser des budgets d’aide pour créer des marchés réglementés de la cocaïne en particulier. Car, en plus d’être une riche source de protéines et de calcium, la feuille de coca peut également être utilisée pour faire du vin et traiter les douleurs musculaires. Elle offre également un traitement potentiel pour la dépendance à la cocaïne.

Il est avéré que des sociétés telles que Coca- Cola bénéficient de licence pour importer des feuilles de coca séchées, qui sont aussi légalement importé en Europe pour la fabrication des boissons énergisantes, comme Red Bull.

Danny Kuschlick, de « la Fondation pour le changement des politiques sur la drogue », a déclaré: «La cocaïne n’aurait jamais dû tomber dans l’illégalité. C’est comme si on interdisait la consommation du thé, du café ou du chocolat ».

Notis©2013

Sources : International Drug Policy Consortium