Les Suisses ont catégoriquement rejeté une proposition radicale visant à donner à l’ensemble de la population un revenu minimum de subsistance. Les résultats définitifs du référendum du 05 juin 2016 montrent que près de 77% des électeurs sont opposés à l’idée que chaque ressortissant suisse, y compris un ressortissant étranger qui y réside depuis au moins cinq ans, puisse avoir un revenu de base inconditionnel (RBI).

«Revenu minimum d’insertion»

Les défenseurs du RBI ont fait valoir qu’un tel revenu pourrait aider à lutter contre la pauvreté et les inégalités dans un monde marqué par la précarité de l’emploi: les emplois de longue durée assortis de salaires convenables sont de plus en plus rares.

Le projet RBI consistait à payer 2.500 francs suisses ($ 2.500 / 2.300 euros) par mois à chaque adulte et 625 francs pour chaque enfant à charge.

En fait, une telle somme s’avère insignifiante, ne pouvant guère couvrir les frais de subsistance de base en Suisse, l’un des pays où le niveau de vie est le plus élevé au monde.

swiss02

Pour mener une vie presque normale en Suisse, il faut un revenu moyen mensuel supérieur à 5.500 euros.

L’idée d’un «revenu minimum d’insertion» a suscité un débat passionné en Suisse et à l’étranger. Elle a été acceptée du bout des lèvres dans quelques (rares) comtés et dans les cantons du Jura et de Vaud. Plusieurs quartiers de Genève et de Zurich ont massivement voté en sa faveur. Mais dans l’ensemble, c’est un «non» retentissant qui a prévalu, conformément à la recommandation du gouvernement et presque tous les partis politiques de la confédération.