Les sites d’échange et de partage entre particuliers, communément appelés réseaux sociaux, sont devenus un moyen commode pour savoir presque tout ce qui se passe à travers le monde, sans passer par les canaux officiels de l’information.

Cependant, ce moyen à la portée de tous peut aussi éroder la mémoire, nuire à la capacité de concentration et de réflexion de ses utilisateurs les plus assidus. En effet, des chercheurs avancent que la vitesse, le volume et la facilité avec laquelle l’information est partagée à travers les sites de réseaux sociaux constituent un obstacle à la pensée analytique.

Vie superficielle

Le sentiment du savoir que procure l’usage intensif de la technologie numérique, en général, et des sites populaires, en particulier, est un leurre. Facebook, Tweeter, Google+ … (y compris les moteurs de recherche) n’engendrent qu’une amélioration superficielle de l’intelligence.

Dans les conclusions d’une recherche effectuée pour le compte de l’Institut Masdar de la science et de la technologie à Abu Dhabi, Emirats Arabes Unis, Mr Rahwan, expert en informatique, a déclaré: «Nous pensons que les gens ne sont plus disposés à réfléchir, car il faut du temps et de l’effort pour cela. Aujourd’hui, personne ou presque ne prend le temps -qui est devenu un luxe- de vérifier les assertions d’autrui ». Selon ce membre honoraire de l’Université d’Edimbourg, en Ecosse, il y a un risque que le foisonnement des sites sociaux, tels que Twitter et Facebook, poussent de plus en plus les gens à se fonder sur des vérités falsifiées par des individus malveillants. « Cela pourrait éroder leur capacité à penser de façon critique et les rendre paresseux, à force de croire qu’il y aurai toujours quelqu’un pour leur l’apporter la réponse sur un plateau», a-t-il dit.

Perte de concentration

Nicholas Carr, journaliste et spécialiste des technologies a démontré comment les sites populaires morcellent et dispersent l’attention des internautes: «ils n’attirent notre attention que pour la disperser. Nous nous concentrons fortement sur le média lui-même, sur l’écran qui ne cesse de bouger de manière interactive, mais nous sommes distraits par les nombreux messages et les stimuli qui nous sont prodigués à une vitesse vertigineuse. La cacophonie des messages court-circuite l’activité mentale, qu’elle soit consciente ou inconsciente, empêchant notre esprit de penser en profondeur ou de façon créative. Notre cerveau devient alors une simple unité de traitement de signaux, rassemblant rapidement les informations avant de les faire disparaître.»

Les informations glanées sur le NET, en général, et les sites populaires, en particulier, peuvent donc être utiles. Cependant, ne soyons pas dupes. Il y a aussi des risques que l’on tombe sur des conseils dangereux.

Une étude publiée dans la revue Science a constaté que nous sommes portés à oublier les choses si nous pensons pouvoir les retrouver en ligne. La sensation d’être plus intelligent parce que nous avons beaucoup d’informations à portée de main, s’avère donc purement superficielle.

Un chercheur ou un étudiant accro aux réseaux sociaux qui s’impose une « cure de désintoxication », arrêtant d’utiliser son compte d’accès à son réseau pendant des mois, prendra plus de temps pour réfléchir et effectuer des recherches approfondies sur des sujets importants. Rien ne vaut, en effet, une page imprimée dans un livre ou un magazine ; c’est un bouclier contre les distractions et l’altération du cerveau.

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