En outre ce contraste politique, le Ghana est une exception sur le plan économique.
À un moment où l’Europe et le monde sort difficilement de la crise, l’économie du Ghana caracole à un taux de croissance de 08 à 14,5%, depuis cinq ans. Au titre de 2012, le taux de croissance aurait été estimé à 16%. Selon les chiffres publiés par le ministère des finances, le pays a réalisé un taux d’inflation de 8,6%, ainsi que le déficit fiscal le plus bas de ces dix dernières années (4.8%) en 2014. Par ailleurs le Ghana a attiré des investissements étrangers chiffrés à plus de 07 milliards de dollars, montant le plus élevé enregistré dans son histoire. Cette manne économique a été suscitée par des découvertes récentes et production de pétrole.

Le « success story » Ghanéen

Le label de succès économique attribué par la Banque Mondiale est une bonne note  mais pas suffisante pour le Ghana. En effet, la liberté intellectuelle (liberté d’expression, des médias…) et la réforme politique (établissement du pluralisme démocratique) doivent soutenir la prospérité économique. Les pays qui se sont endormis sur leurs lauriers économiques on connu un réveil brutal. C’est ce qui s’est produit en Côte d’Ivoire dans 2002, en Yougoslavie (1995), en Indonésie (1998), au Madagascar (2001), en Tunisie (2011) et en Égypte (2011).

En d’autres termes, la démocratie n’est pas nécessaire pour parvenir à un « success story » économique, mais il est essentiel que la Démocratie vienne en renfort pour soutenir l’essor économique.
Dans le cas du Ghana, il faut reconnaitre que l’absence de liberté et l’instabilité politique rendaient impossible tout succès économique, dans les années 90. Aujourd’hui, les choses sont beaucoup différentes. L’environnement intellectuel est beaucoup plus libre maintenant. Il y a plus de 100 stations de radio privées et plus de 20 journaux privés au Ghana. Il y a des médias vibrants et vigilants qui mettent en lumière des discussions d’un haut niveau intellectuel. On peut également parler de justice indépendante, qui n’hésite pas à prendre le gouvernement à contrepied. Le Parlement, bien qu’il ait traîné ses pieds pendant un certain temps, n’est plus une caisse d’enregistrement du gouvernement.