Dans l’entendement général le terme de « psychopathe » se réduit à l’empathie, l’inconscience, la cruauté, l’intrépidité, l’impulsivité, l’égoïsme, la froideur, le tueur en série. Les psychologues, eux, utilisent ce terme pour désigner un groupe de personnes beaucoup plus large qui conjuguent divers des traits de personnalité. Au sens psychologique, le psychopathe est comme une table de mixage d’un studio d’enregistrement. Aucune caractéristique n’est nécessairement «mauvaise» en soi. C’est la combinaison des particularités qui fait la différence.

La distinction

Le mauvais psychopathe ne peut pas réguler son comportement. Ce dérèglement est généralement enraciné dans une anomalie survenue au début ou au cours de sa vie. Ce « coincement » dans un « dogmatisme clos » rend le personnage dangereux parce que difficilement « récupérable ». En revanche, le bon psychopathe est celui qui est capable d’ajuster les réglages en fonction des différents contextes sociaux. Les traits de caractère négativement perçus peuvent effectivement être très constructifs.

Les métiers psychopathiques

Il existe divers métiers et professions qui, par leur nature, demande que certains comportements soient hors normes. Par exemple, il est inutile de songer à être un homme d’affaires de haute volée si vous n’avez pas la cruauté nécessaire et des nerfs suffisamment solides pour prendre des risques calculés. La plupart des traders de premier plan réalisent leurs meilleures performances lorsque les marchés sont chaotiques. Les affairistes affirment qu’une situation normale n’est souvent pas propice à des avantages particuliers.

Un certain niveau de psychopathie est également nécessaire pour être un grand chirurgien. Car le bon chirurgien est celui qui se dissocie émotionnellement de ses patients. «Je n’ai pas de compassion pour mes clients. C’est un luxe que je ne peux tout simplement pas m’offrir. L’émotion est sérieusement mauvaise pour les affaires», raconte un médecin.

L’anti-procrastination

Qu’ils soient qualifiés bons ou mauvais, les psychopathes ont le mérite de rejeter sans ambages la procrastination, c’est-à-dire le report aux calendes grecques de ce qui doit être fait immédiatement. Ils ont horreur de l’inaction ou des hésitations. Il est acquis que la procrastination coûte cher à la société : elle produit un manque à gagner, diminue l’efficacité personnelle et détruit le travail d’équipe. Pis, elle a des effets négatifs sur la santé. Des études ont montré que les élèves qui n’ont aucune initiative, frappés de procrastinations chroniques, ont un système immunitaire affaibli et présentent plus les symptômes du rhume et de la grippe que les autres élèves. Il peut donc être utile d’être psychopathe, à condition de respecter la trilogie du bon psychopathe qui se déroule en trois étapes :

1. La visualisation.

Chez les psychopathes, une section de la partie du cerveau appelée l’amygdale, la partie qui correspond à la crainte ou la peur, est sous-développée. Les études ont montré que lorsque nous imaginons faire quelque chose – comme jouer au tennis, par exemple – les mêmes zones s’allument dans la région sensorimotrice de notre cerveau comme si nous le faisions pour de vrai. Alors fermez les yeux et visualisez-vous en train de faire ce que vous voulez faire. Imaginez la réalisation de la tâche, c’est la réussir. Ainsi en évitant les tergiversations et en se concentrant sur la tâche à accomplir on accroit les chances de succès.

2. L’avenir avant tout

Les hommes hésitant ont tendance à plier face aux défis immédiats, ils optent naturellement pour le plaisir à court terme et non sur le profit à long terme. Alors la prochaine fois que vous vous surprendriez en train de remettre quelque chose d’important au lendemain, demandez-vous ceci: Est –ce parce que je vais accomplir cette tâche sous la pression que vais mieux la réaliser ? Les grandes œuvres qui durent se construisent en dehors des passions et non dans la précipitation.

3. La réduction du temps de travail

Les procrastinateurs attendent que la marée soit basse, le temps ensoleillé, le vent apaisé pour se retrousser les manches. Les bonnes affaires ne se nouent et ne se dénouent pas dans un grands fauteuil confortable ou une villa baignée de soleil, mais dans des voitures, des trains, sur des autoroutes, des aires de restauration, des stations  service, des hall d’hôtel, des bars…

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