Après le premier débat télévisé tenu à Denver, le 03 octobre 2012, au cours duquel Barack Obama et Mitt Romney ont affiché leurs divergences sur le plan de l’économie et du style, la question sur toutes les lèvres est: qui est sorti vainqueur de ce premier round ? Il est trop tôt pour le dire, et une nouvelle vague de sondages montrera dans les prochains jours si M. Romney aura réussi à remonter son retard dans les enquêtes d’opinion.

Visiblement Mitt Romney a préparé ce premier des trois débats avec ardeur et apparemment il semble être en droit d’en récolter quelque satisfaction. Pugnace et volontaire, sûr de ses informations, il a fait fi, voire ignorer, le modérateur et interrompu à plusieurs reprises le Président Obama. Il a donné l’impression d’un accusé à l’aise dans sa geôle.

En revanche, le Président Obama est entré en scène de façon prudente, voire nerveuse. Même s’il a fini par s’échauffer à un certain moment, sa prestation a été réduite au stricte minimum, pour ne pas dire terne : prise de parole confinant à la lecture devant la camera, au lieu de s’engager et d’argumenter. C’est donc un Obama qui n’a rien à voir avec le candidat de 2008 qui semblait capable de ressusciter les morts.

Barack Obama a semblé réticent à engager le combat avec son adversaire et a ostensiblement refusé de le faire lorsque ce dernier lui en a donné l’occasion. C’est peut-être délibéré. Son équipe a peut-être décidé qu’il devrait garder sa posture présidentielle et ne pas descendre dans la broussaille ou la boue pour se battre comme un chiffonnier. Si c’est cette stratégie qui a été arrêtée, alors le Président Obama a fait plus que jouer sa partition.