Comme si le tabou de la gratuité sur le Web était en train de tomber, les abonnements aux éditions numériques de journaux anglo-saxons deviennent substantiels. Ainsi, plusieurs grands journaux, dont Le Financial Times et le New York Times, The Independent ont annoncé que leurs abonnés aux éditions numériques ont dépassé les ventes de journaux imprimés.

Chez certains opérateurs du secteur, les recettes générées par la vente de contenus commencent aussi à l’emporter sur les revenus publicitaires. Deux points d’inflexion qui risquent de remodeler le paysage de la presse en ligne.

Le quotidien britannique Financial Times a déjà gagné sur ces deux tableaux. À la fin de l’année, le journal référent de la City comptera plus d’abonnés à ses éditions numériques que de ventes d’exemplaires papiers. C’est le pronostic fait par Rob Grimshaw, directeur de FT.com, lors de l’Internet Week New York mi-mai. Le quotidien économique est aujourd’hui diffusé à 310.000 exemplaires, pour 270.000 abonnés numériques. La bascule s’est déjà faite sur le marché américain, en 2011. Le point d’inflexion sera atteint globalement grâce à l’essor du mobile. Chaque semaine, le Financial Times recrute 15 à 20% de ses nouveaux abonnés à travers ce canal. Pour Rob Grimshaw, il sera même le principal canal de distribution de l’information dans trois à quatre ans.

Le Financial Times devrait aussi voir la part du chiffre d’affaires généré par les ventes de contenus l’emporter sur la publicité. «Au final, nous disposons d’une activité qui est fondamentalement plus stable, plus prévisible, ce qui facilite les décisions d’investissement à long terme», avait résumé Rob Grimshaw, lors de la conférence «News on the move» en mars dernier.