Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, est désormais la plus grande entité économique du continent. Il vient de devancer l’Afrique du Sud, grâce une majoration (ou manipulation) extraordinaire (90%) de son PIB. Le Nigéria est le huitième exportateur de pétrole dans le monde; 90% de ses recettes d’exportation sont liées à cette matière première. Il possède la septième plus grande population du monde – avec 170 millions d’habitants. Mais -c’est le paradoxe- plus de 80% de sa population vit avec moins de 2 dollars par jour et la plupart des richesses est confisquée par une infime classe moyenne urbaine. De plus, l’insécurité et l’instabilité y sont profondément incrustées. Les attentats récurrents perpétrés partout, même au cœur de la capitale économique- contre des innocents, les enlèvements de 287 lycéennes témoignent du risque géopolitique accrue qui pèse sur les investissements en direction de ce pays. La question est donc de savoir comment concilier cette dangerosité ambiante avec le progrès économique? En d’autres termes, le Nigeria rempli-t-il les critères d’une économie forte? Que lui faut-il pour y parvenir?

Culture de la violence

Goodluck Jonathan est le deuxième chef d’Etat « civil » depuis longtemps dans ce pays. Ce sont globalement des généraux nigérians qui ont régné à la tête de ce pays depuis son accession à l’indépendance en 1960. Cela veut tout dire : le Nigéria est un pays de dictature. Et qui parle de pouvoir fort parle de liberté bâillonnée et corruption galopante.

A vrai dire ce vaste pays-continent (924 km2) n’a jamais été un Etat. A part le sport (le football) qui fait ressurgir par intermittence (Cancoupe du monde) le sentiment d’appartenance à un même destin, le Nigéria est régulièrement lézardé et bombardé par des conflits inter-ethniques et religieux. L’armée républicaine n’existe que sur le papier. En effet, les événements récent le démontre, ce sont les équipements de l’armée nigériane qui ont été récupérés, un certain nombre de militaires nigérians en ont d’ailleurs vendu aux membres de Boko Haram. Le problème de l’armée nigériane (80 000 hommes) est celle de la société nigériane tout entière: la corruption tous azimuts !

La seule voie de sortie de cette spirale est de mettre fin à cette longue histoire et culture de la violence, par l’instauration progressive (entres autres) d’une société véritablement civile. Cette nouvelle société a elle-même besoin de changement, voire de révolution pour se prendre en charge.

Révolution mobile

Plus de 18 millions de personnes au Kenya et en Tanzanie –autres pays anglophones d’Afrique en proie aux démons- utilisent leur téléphone mobile pour effectuer des opérations bancaires. La révolution bancaire mobile qui a commencé au Kenya a ouvert la porte à une toute nouvelle génération de clients dont le compte toute première banque est accessible uniquement grâce à leurs téléphones. Beaucoup utilisent maintenant leurs téléphones mobiles pour payer des factures, virer des fonds, obtenir des prêts, et dans des endroits très reculés. Pour la première fois, les agriculteurs, pourtant éloigné des réseaux – sont en mesure d’obtenir des prêts, en utilisant leurs téléphones mobiles. Cela grâce à une application de téléphone conçu par des programmateurs nationaux.

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