En Afrique subéquatoriale, en général, et en Côte d’Ivoire, en particulier, « le constat est clair: le secteur financier ne contribue pas encore suffisamment au financement de l’économie nationale « , a déclaré Alassane Ouattara,  le 19 septembre 2014, dans nouveau cadre du siège du patronat ivoirien. Citant plusieurs études récentes, l’ex Directeur générale adjoint (juillet 1994 – juillet 199) du Fonds monétaire international (FMI) et Président de la République de Côte d’Ivoire (depuis le 11 mai 2011), a affirmé que le secteur financier de son pays  « ne répond pas pleinement » à sa mission d’intermédiaire entre l’épargne nationale et les besoins de financement de l’économie ».

« L’activité économique ivoirienne peine à trouver des financements à long terme et à des coûts raisonnables, ce qui représente un frein à l’activité économique. L’accès aux services financiers demeure encore trop restreint pour l’ensemble des acteurs économiques, à l’exception des grandes entreprises exportatrices et des filiales de sociétés internationales », a-t-il souligné.

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La grande majorité des entreprises dans les petits pays, comme la Côte d’Ivoire, sont des PME et il ressort que « plus de 70% de celles-ci accèdent difficilement au financement », notamment aux crédits à moyen et long terme. Les prêts à long terme ne représentaient que « seulement 2 % du total de l’encours du crédit à l’économie à fin 2013 », a déploré Alassane Ouattara.

La Côte d’Ivoire compte environ 30.000 PME dont près de 5.000 formelles et inscrites au registre des impôts. Leur besoin de financement était estimé entre 5 à 10 milliards de FCFA pour les petites entreprises et 50 à 300 milliards de FCFA pour les entreprises moyennes.

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Pour Alassane Ouattara, les PME sont « au cœur de la croissance économique comme l’ont pleinement démontré les pays émergents dans le monde. Sans financement adéquat, la croissance des PME est ralentie, tout comme le sang qui irrigue le cœur, le crédit bancaire doit irriguer notre économie. Si le débit n’est pas assez suffisant, alors le Cœur s’essouffle tout comme la croissance économique d’un pays ».

Alassane Ouattara a dit compter sur le système bancaire pour « contribuer pleinement à réaliser l’objectif national de transformer la Côte d’Ivoire en un pays émergent. Et notre économie doit disposer d’une large palette d’instruments financiers appropriés pour mettre en place des financements de durée suffisante et de coût raisonnable »

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Enfin Alassane Ouattara, qui sera, sauf catastrophe naturelle, reconduit à la tête de son pays aux prochaines élections d’octobre 2015 (http://www.rfi.fr/afrique/20140917-cote-ivoire-henri-konan-bedie-apporte-son-soutien-alassane-ouattara-presidentielle-2015/), a appelé  le secteur financier à « faire preuve d’encore plus d’imagination », à être « plus entreprenant » et à « faire du travail de proximité en étant plus près des PME ».

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