Les pratiques discriminatoires dans le monde du travail ne faiblissent pas, au contraire. Elles auraient même tendance à s’accentuer dans certains domaines. L’âge est la première forme de discrimination à l’embauche, notamment. C’est ce que démontre une étude réalisée par l’un des premiers instituts de sondages d’opinion et d’études marketing au monde, l’Ifop (Institut Français d’Opinion Publique fondé en 1938), pour l’Organisation internationale du travail (OIT). Cette étude confirme une pratique profondément ancrée.

Selon le baromètre, un actif sur trois dit avoir été victime de discrimination dans le cadre professionnel. Un chiffre équivalent dans la fonction publique, qui semblait jusqu’à présent davantage préservée par ce genre de pratiques. Il faut toutefois nuancer ce chiffre car beaucoup de salariés confondent discrimination et injure raciste, par exemple.

Le ratio est toutefois suffisamment important pour montrer que le malaise existe. Selon les salariés interrogés, les discriminations interviennent avant tout dans l’évolution de carrière (dans 15 % des cas selon les salariés du privé) et le travail au quotidien. Avant même l’accès à l’emploi et le recrutement.

Autre idée reçue battue en brèche par le baromètre, ce ne sont pas les discriminations liées à l’origine qui sont citées en premier, mais celles qui concernent l’âge (32 % dans le privé, 20 % dans la fonction publique, deux chiffres en augmentation dans les deux sphères, privée et publique). La « mise au placard », selon l’expression consacrée, est loin d’être anecdotique : 17 % des fonctionnaires et 19 % des salariés du privé en ont été témoins. Une pratique discriminatoire surtout observée dans les entreprises de plus de 250 salariés. Suivent les discriminations liées au sexe, à la grossesse et au retour de congé de maternité, et enfin l’origine ethnique (17 % pour le privé, 14 % dans le public, là encore en augmentation par rapport à l’année précédente).

Dans le public, 44 % des agents qui ont subi une discrimination en ont parlé à leur direction ou à leur encadrant direct, contre 31 % pour les salariés du privé. Et 24 % des fonctionnaires ont alerté les syndicats (21 % dans le privé), des chiffres qui sont modestes alors que les représentants des salariés sont normalement mobilisés sur le sujet. Seuls 8 % des salariés ont engagé une procédure contentieuse et 1 % ont contacté le Défenseur des droits. Ce qui démontre le chemin qui reste à parcourir pour lutter véritablement contre les discriminations.

Notis©2013

Source : Baromètre IFOP pour l’Organisation Internationale du Travail (IOT)