La première dame des États-Unis, qui a entamé un voyage d’une semaine en Chine pour tenter d’apaiser les tensions nées de la réception du Chef spirituel tibétain à la Maison Blanche, a peut-être rallumé une seconde source de discorde. Lors d’un discours au Centre Stanford de l’Université de Pékin, elle a appelé à une plus grande liberté tout en s’abstenant d’une attaque directe contre la censure de l’information en Chine. La Chine -ce n’est plus un secret- dispose d’un «grand pare-feu» qui bloque l’accès à des sites Internet jugés sensibles, ainsi qu’une vaste machine à broyer les contenus considérés comme « choquant ».

Devant une foule d’environ 200 étudiants, Michelle Obama a déclaré qu’il est très important que des informations et des idées circulent librement sur Internet et dans les médias. Elle a aussi ajouté que la libre expression des pensées, la libre expression des opinions, la liberté religieuse et le libre accès à Internet «sont des droits universels dont devrait jouir chaque personne sur cette planète ».

Des étudiants chinois se seraient rassemblés spontanément autour de  la première dame, après son discours, pour prendre des photos avec leurs téléphones portables. Toutefois, les médias américains ont rapporté que plusieurs étudiants ont refusé de discuter sur le contenu du discours de Michelle Obama. Interrogé sur les droits universels, Marie Yan, 23 ans, une étudiante en anglais à l’Université de Pékin, a déclaré: « C’était très instructif d’entendre parler de son expérience et de son combat. Mais ce n’est pas pratique pour moi de parler de ces questions. »

Cependant, certains commentateurs voient dans cette sortie de la Première dame des Etats Unis, une critique ciblée contre le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a annoncé des restrictions contre Twitter dans son pays. En effet, l’Etat turc a tenté de bloquer certains sites sociaux, dont Twitter, après la circulation des enregistrements et des documents vocaux montrant prétendument des preuves de corruption perpétrée dans le cercle d’Erdogan. La Turquie a déclaré que ces mesures avaient été prises à l’encontre de Twitter à titre de «protection».

Les autorités des Etats-Unis critiquent souvent la situation des droits de l’homme en Chine, y compris le manque de protection de la liberté d’expression, mais avant son voyage à la Maison Blanche a souligné que la première dame des Etats-Unis éviterait d’aborder les sujets sensibles.

Les anciennes premières dames américaines Laura Bush et Hillary Clinton ont tous deux critiqué l’état des droits de l’homme dans les autres pays, lors de leurs voyages à l’étranger pendant que leurs maris étaient encore en fonction.

L’ambassadeur américain en Chine, Max Baucus, a lui aussi apporté sa pierre à l’édifice d’une toile universelle, affirmant juste avant le discours de Michelle Obama : « grâce aux SMS, Twitter, Facebook, Snapchat et d’autres réseaux d’échanges nous vivons tous sur une seule et même planète.»

Notis©2014