L’évaluation d’une entreprise n’est pas une science exacte. En effet, il est impossible de donner un sens théorique à la « valeur de l’entreprise », notion qui échappe en pratique à toute mesure univoque. Il n’y a donc aucune manière prédéterminée d’évaluer une entreprise.

Les dirigeants ont différents buts et objectifs, qui influenceront leur évaluation d’une entreprise. Certains cherchent des occasions de croissance, d’autres cherchent tout simplement un investissement ou un repreneur.

Cependant, il existe 03 (trois) façons générales d’évaluer une entreprise: l’actif net, les bénéfices et les flux de trésorerie.

I. Évaluation de l’actif net

Une manière de base d’évaluer une entreprise est de déterminer la valeur de tout l’actif et puis de soustraire le passif. En effet, il s’agit de payer simplement ce que ça coûterait si l’entreprise était achetée en morceaux. L’évaluation de l’actif net passe par la détermination de trois valeurs : valeur comptable brut, valeur comptable ajustée et valeur de liquidation.

Valeur comptable

La valeur comptable est la somme de la valeur de tout ce qui appartient à l’entreprise, inscrit dans les comptes à l’actif de la société. Elle correspond au prix d’acquisition des actifs moins les amortissements et les dépréciations éventuelles. La valeur comptable inclut les actions, les obligations, les stocks de marchandises, le matériel de fabrication, les biens immobiliers, etc. En théorie, la valeur comptable devrait même intégrer jusqu’au moindre stylo, mais par souci de simplicité dans les calculs, les entreprises ne calculent la plupart du temps que les gros actifs, facilement quantifiables. La valeur comptable de l’actif est souvent le chiffre que les investisseurs regardent en premier lorsqu’ils examinent les comptes d’une entreprise. Les compagnies qui se servent de beaucoup de machines, les compagnies de chemins de fer par exemple, ou qui ont besoin d’un grand nombre d’instruments financiers, comme les banques, ont souvent de grosses valeurs d’actif, contrairement aux sociétés de services, comme les éditeurs de jeux vidéos ou les agences de publicité par exemple. Dans ce cas, la valeur comptable n’a pas une grande utilité.

 Valeur comptable ajustée

La valeur comptable ajustée donne une indication plus précise de la valeur de l’entreprise en augmentant ou en diminuant les valeurs de l’actif et du passif aux valeurs marchandes justes. Les éléments d’actifs sur le bilan auraient pu être dépréciés trop rapidement et sont donc enregistrés au-dessous de la valeur marchande juste. En déterminant la valeur comptable ajustée, des éléments d’actif comme ces derniers seraient évalués vers le haut. En ajustant les valeurs de l’actif et du passif sur des valeurs marchandes justes, une description plus précise de la valeur de l’actif net de l’entreprise peut être dérivée. C’est ainsi que procède l’analyste financier, qui intervient généralement pour des personnes qui veulent par exemple acheter l’entreprise ou la fusionner avec une autre. Il évalue l’entreprise selon des concepts analogues à ceux des économistes. Son travail, c’est d’aller plus loin que les apparences comptables pour pouvoir évaluer la vraie valeur de l’entreprise. Les données comptables sont pour lui une information à retraiter, à compléter, à redresser. Il prend un par un tous les postes du bilan, les redresse et les corrige selon son estimation des risques, et fournit une évaluation de l’actif net qui s’éloignera souvent de celle des comptables. A ce travail sur le passé, l’analyste ajoute l’approche de l’économiste en considérant le futur et ses incertitudes ; de l’ensemble de ses calculs résulte une fourchette, souvent assez large, dans laquelle il situera finalement son estimation.

 Valeur de liquidation

La valeur de liquidation de l’entreprise est déterminée par la quantité d’argent comptant qui pourrait être produite en vendant les biens de la compagnie et ensuite en payant tous les créanciers et autres à qui une somme d’argent est due. Cette technique d’évaluation donnera une idée générale quant au prix minimum que la compagnie vaut. Évaluer une entreprise basée sur sa valeur de liquidation ne regarde pas les biens de valeurs indéterminées telles que des listes de clients, la réputation et des processus d’affaires. Les acheteurs d’entreprises payeront souvent plus que la valeur marchande juste de l’actif nette due à ces biens de valeurs indéterminés. Le montant payé au-dessus de la valeur juste de l’actif net de la compagnie est désigné sous le nom de fonds commerciaux (Goodwill).

 II. Évaluation par les bénéfices

Sous la méthode d’évaluation par bénéfices, la personne doit décider quels bénéfices employer et quels multiples employer. Il y a des bénéfices historiques et futurs. En utilisant les bénéfices historiques, peut-être ceux des cinq dernières années, on peut avoir une bonne idée du niveau de profit que l’entreprise pourrait atteindre. Cependant, certains peuvent dire que c’est comme conduire une voiture tout en regardant dans le rétroviseur. Il vaut mieux regarder vers le futur et de déterminer quel genre de bénéfices pourraient être produits dans un environnement avec une nouvelle gestion et des conjonctures économiques différentes. Certains bénéfices peuvent avoir inclus des dépenses de voitures pour les enfants du propriétaire! Ce type de dépenses ne représente pas de vraies dépenses nécessaires pour l’opération de l’entreprise, et sous estime donc la vraie valeur de l’entreprise en fonctionnement normal. En décidant d’un multiple à employer, on doit considérer le risque impliqué dans l’entreprise. Une entreprise avec un niveau de risque plus élevé exigera un multiple inférieur tandis qu’une entreprise à risque moins élevé devrait avoir un multiple plus élevé. Un niveau de 5 à 10 bénéfices avant impôt est raisonnable en évaluant une entreprise basée sur les bénéfices.

 III. Évaluation par les flux de trésorerie (cash flow)

De l’argent ou des avantages qui peuvent être tirés de l’entreprise par le propriétaire peuvent être employés pour évaluer l’entreprise. Certains de ces avantages sont : les salaires, les dividendes et les avantages indirectes. Les salaires versés au propriétaire pourraient être considérés en tant qu’élément du retour sur l’investissement. Les propriétaires de petite entreprise peuvent également tirer des avantages de leur compagnie sous forme de dividendes. Les propriétaires de petites entreprises peuvent considérer une voiture de fonction comme avantage et inclure ceci dans le calcul.

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