Montesquieu (1689-1755), dans « De l’esprit des lois » paru en 1748, affirmait: « c’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ». Cette « expérience » a été confirmée par l’historien et homme politique Britannique, John Dalberg-Acton (1834 –1902) qui a conclu que : « le pouvoir absolu corrompt absolument ».

Plus d’un siècle après le décès de Lord Acton, des scientifiques, suivis par le Pape François  ont constaté que lorsque les gens honnêtes ont goûté au pouvoir, ils deviennent incapables de résister à « se servir », au détriment des autres.

Le « jeu du dictateur »

Les chercheurs sont parvenus à cette conclusion après avoir soumis un test psychologique à plusieurs personnes d’origines et horizons diverse afin de mesurer le degré de leur honnêteté. Ce test, connu sous le nom du « jeu du dictateur», consiste à donner de l’argent à un individu afin qu’il le partage à part égal avec d’autres personnes. Ces derniers n’ont aucun pouvoir de veto et ne peuvent qu’accepter l’offre de cet individu, appelé, pour cette raison, le dictateur.

Les conclusions du test ont montré invariablement un comportement malhonnête et corrompu du dirigeant. Pis, au fil du temps, même ceux qui avaient initialement un score élevé sur l’échelle de l’honnêteté n’ont pas pu résister à la tentation de se servir eux-mêmes avec leur clan, avant de penser aux autres.

Le pouvoir mâle

«Ce qui nous révolte tous, c’est que même les plus puissants de ce monde ne font pas mieux ! », a déclaré John Antonakis, Professeur à l’Université de Lausanne, en Suisse. «Est-ce à cause de la puissance ou est-ce que Montesquieu et Acton sont des prophètes? Le fait est qu’un Individu qui exerce le pouvoir devient corrompu et présente une détérioration de la morale. Il utilise le pouvoir pour son propre profit et, ce faisant, cause un préjudice à l’intérêt de la communauté. Le problème c’est que les individus puissants sont en mesure d’imposer leurs décisions et leurs préférences aux personnes les plus faibles », a-t-il ajouté.

Les participants au « jeu du dictateur » ont aussi été soumis à des tests salivaires qui ont montré que les « décisions antisociales » sont plus prises par des personnes ayant les plus hauts niveaux de testostérone, l’hormone sexuelle mâle.

Selon le professeur Antonakis, la seule façon d’éviter le détournement et l’abus du pouvoir réside dans la mise en place de « mécanismes de gouvernance solides et institutions démocratiques»

Notis©2014