Bien avant l’ère du téléphone mobile, Albert Einstein (14 mars 1879 – 18 Avril 1955), l’un des penseurs les plus brillants du 20ème  siècle, aurait prédit: «Un jour la technologie mettra fin aux interactions humaines. Alors, le monde sera dominé par une génération d’idiots». Même si certains historiens mettent en doute l’identité de son auteur, il semble que la prophétie est en phase de se réaliser. Il suffit de regarder autour de vous. Partout, les gens sont collés à leurs téléphones mobiles qui les aveuglent du monde extérieur.

Déshumanisation.

L’homme moderne passe en moyenne au moins une heure par jour à regarder l’écran de son téléphone portable. Ce qui équivaudrait à une journée entière par semaine dans le cyberespace.

Les femmes sont les plus touchées par le fléau. En effet, elles utilisent leurs téléphones pour une moyenne 23 minutes de plus par jour que les hommes. Et plus on est jeune, plus la situation devient pire. Les personnes âgées entre 18 et 24 passent quatre heures et 20 minutes par jour sur leurs smartphones. Mais même les plus de 55 ans – censés avoir grandi dans la chaleur humaine – se sont mis dans la danse : ils utiliseraient leur téléphone portable pendant deux heures et un quart d’heure par jour.

72% des gens se tournent vers leurs téléphones quand ils sont dans la foule, pour se donner de la contenance, pour paraitre occupés alors qu’ils ne le sont pas. 60% des utilisateurs envoient un texto à un ami qui habite dans le même bâtiment plutôt que de marcher quelques mètres pour lui rendre visite.

Susan Greenfield, a expliqué dans son livre, « L’esprit du changement », comment l’ère du numérique est en train de changer nos cerveaux pour de bon et dans le mauvais sens. «Si nous ne parlons pas avec l’autre, comment établir l’Amour», a-t-elle écrit.

Fuite en avant

Dans un monde où tout est « connecté intelligemment », l’espoir est éternel. Selon Susan Greenfield, « les petits textes que nous recevons, nous donnent de petits frissons d’excitation. Mais nous n’en sommes jamais assez satisfaits. Nous sommes compulsifs, obsessionnels et en voulons plus. »

Mais, nos téléphones sont des compagnons de rêve qui pourraient transformer la vie moderne en un cauchemar. Apparemment, quand nous ne pouvons pas dormir, la moitié d’entre nous passe le temps à jouer avec son téléphone. A quoi sert un bon livre?

Séparés ou éloignés de leurs téléphones portables, 80% d’utilisateurs se sentent « perdus »; en particulier les hommes, qui trouvent qu’il est tellement plus facile de se confier à un morceau de métal qu’ils ne font plus confiance en leurs semblables.

«Vous tenez votre téléphone si près de votre bouche, de votre corps. Vous y mettez tout ce que vous avez de plus cher – selfies, goûts et dégoûts. Bref le smartphone est devenu votre prolongement, votre sixième membre», écrit Greenfield.

Monde parallèle vs monde réel

Selon les chercheurs, deux tiers d’entre nous, utiliseraient leurs téléphones sans vraiment savoir pourquoi; les fouettant du doigt comme un geste réflexe. Tout comme les alcooliques, les accrocs du téléphone mobile persistent dans la voie de l’autodestruction.

Selon Madame Greenfield : «La technologie n’est pas foncièrement mauvaise. Mais elle est très puissante et nous devons l’exploiter comme un moyen et non comme une fin. Avec d’autres moyens  détournés – les livres, la télévision – nous devrons faire l’effort de les mettre de côté pour retourner dans le monde réel. Ne pas se détacher de l’écran mobile, c’est demeurer dans un monde parallèle. Voulons-nous que nos enfants aient les yeux vitreux et transpercés de façon permanente par cette technologie, ou voulons-nous exploiter son pouvoir pour vivre dans le monde réel? »

Notis©2015

Credits photos

Sources: “Mind Change: How digital technologies are leaving their mark on our brains” by Susan Greenfield