Dans le passé, vous avez joué des matches internationaux dans des stades où il y avait des armes, par exemple des lance-roquettes, en tribune. Quelle est la situation aujourd’hui ?

Ça n’est arrivé qu’une seule fois. Nous avons été surpris, mais c’était à cause de la situation du moment. Le pays était en état de crise. Cela fait partie de notre histoire, l’histoire de la Côte d’Ivoire, mais les choses ont changé depuis. Il s’est passé beaucoup de choses. Nous essayons d’avancer, de retomber sur nos pieds, de montrer aux gens et par le football que nous pouvons vivre ensemble.

Que représentent les Éléphants pour les gens ici ?

L’équipe nationale représente beaucoup de choses pour ce pays. Je pense qu’aujourd’hui, et je pèse mes mots, la seule force unificatrice en Côte d’Ivoire est l’équipe nationale de football. Tous nos groupes ethniques sont maintenant représentés en sélection : les Baoulés, les Bétés, etc. Ils y sont tous. On retrouve donc des échantillons de tout le pays dans l’équipe de Côte d’Ivoire et je crois que c’est le seul exemple de cela aujourd’hui. Bien sûr, il y a d’autres sports en Côte d’Ivoire, mais le football est le plus populaire. Selon moi, c’est le sport qui rassemble tout le pays, ce qui n’est pas nécessairement le cas dans la vie de tous les jours.

Quel genre de pression cela fait-il peser sur vous ?

Il y a la pression de devoir marquer le penalty qui donnera la victoire à son équipe en finale de la Ligue des champions. Mais c’est une forme de pression complètement différente quand vous savez que tout le pays compte sur vous.
Je ne considère pas cela comme de la pression, mais comme un sentiment de fierté d’avoir été choisi parmi tant de joueurs. J’ai eu la chance d’être sélectionné parmi des millions de personnes pour représenter mon pays. Ce n’est pas de la pression, mais de la fierté. C’est un honneur.