Dans certains pays en développement, plus de 60% des jeunes gens sont chômeurs ou occupent des emplois de mauvaise qualité, illégaux, faiblement rémunérés, souvent dans l’économie informelle, ou ne sont ni au travail, ni à l’école ni en formation. Au Libéria, au Malawi et au Togo, la part de la main-d’œuvre jeune sous-utilisée dépasse les 70%. A l’échelle mondiale, aucune amélioration du marché du travail des jeunes n’est à attendre à moyen terme, avec un taux de chômage mondial des 15-24 ans à 12,8% en 2018 contre 12,3% en 2013 selon une étude de l’Organisation internationale du travail(OIT) sur les Tendances mondiales de l’emploi des jeunes, présenté le mercredi 09 mai 20113, à Genève.

Le gâchis des richesses

 « Le potentiel économique gaspillé dans les économies en développement est stupéfiant. Pour une majorité écrasante des jeunes, cela signifie qu’un emploi n’équivaut pas nécessairement à des moyens de subsistance suffisants », constate Sara Elder, co-autrice du rapport.

Les enquêtes réalisées pour ce rapport indiquent aussi que lorsque le chômage comptabilise ceux qui ne sont pas activement à la recherche d’un emploi, le taux de chômage est bien plus élevé que ne le laissent penser les chiffres publiés. Par exemple, au Libéria, au Malawi, au Togo et au Pérou, le taux de chômage est plus du double des chiffres officiels. Dans certaines économies en développement, le chômage peut toucher jusqu’à un quart de la population jeune; pourtant, ces jeunes gens n’ont accès à aucune protection sociale. Dans le même temps, ceux qui ont un emploi ont tendance à travailler dans le secteur informel et à percevoir de faibles salaires. Au Cambodge, au Libéria, au Malawi et au Pérou, plus de 80% de l’emploi des jeunes se trouvent dans l’économie informelle et deux tiers des jeunes travailleurs sont mal rémunérés.

Des efforts insuffisants

« Moins les jeunes sont nombreux à occuper des emplois décents et productifs, moins il y a de croissance économique; moins il y a de croissance de l’emploi, moins nombreux sont les débouchés permettant aux jeunes d’entrer dans le travail productif », explique Mme Elder. « C’est là l’énigme du marché du travail dans les économies en développement. Pour briser ce cercle vicieux, une éducation et une formation de qualité universelles, ainsi que le développement des infrastructures et une gouvernance responsable sont indispensables», ajoute-t-elle. Selon le rapport, «dans les économies en développement, les niveaux éducatifs ont augmenté mais demeurent relativement bas, avec seulement de faibles proportions atteignant le niveau de qualification de l’enseignement secondaire. » Au Cambodge, par exemple, 62% des jeunes terminent le cycle d’éducation primaire, 34% d’entre eux leurs études secondaires et seuls 4% obtiennent un diplôme universitaire. «Le rapport est un appel à l’action pour doter les jeunes des compétences qui répondent aux besoins des employeurs», déclare Reeta Roy, Présidente directrice générale de la Fondation MasterCard, qui a noué un partenariat avec l’OIT pour l’élaboration de ces nouvelles enquêtes. «Le secteur privé, le monde de l’éducation et les gouvernements vont devoir collaborer pour aider les jeunes à conserver un emploi stable», assure Mme Roy.

Notis©2013

Sources : OIT