Près de la moitié des sociétés commerciales et organisations privées dans le monde ont subi des malversations financières au cours de ces trois dernières années. Près d’une entreprise sur dix déclare avoir subi des pertes de plus de 5 millions de dollars au cours des 12 derniers mois. Parmi les types de fraudes, les plus fréquentes sont les détournements d’actifs, l’usage de faux et la contrefaçon. La fraude est d’autant plus aisée que l’on connaît bien le circuit et le processus interne de l’organisme privé. Ce qui explique que la moitié des fraudeurs soient des salariés de l’entreprise.
Définition de la fraude
Est constitutif d’une fraude, un acte intentionnel commis par un ou plusieurs dirigeants, par des personnes constituant le gouvernement d’une entreprise, par des employés ou par des tiers impliquant des manœuvres dolosives dans le but d’obtenir un avantage indu ou illégal, généralement financier selon un procédé illicite, au détriment de l’entreprise. On parle de fraude interne, lorsqu’elle émane d’un salarié et de fraude externe lorsqu’elle émane d’un tiers.
Portrait-robot du fraudeur
Différentes études ont tenté de déterminer un portrait type du fraudeur. Il s’en dégage quelques grandes tendances. Ainsi le fraudeur est majoritairement :
*un homme (72%) ;
*âgé entre 36 et 55 ans (71%) ;
*qui n’a pas suivi de longues études ;
*qui n’a souvent pas eu d’antécédent criminel (89%) ;
*et qui occupe un poste d’employé (42%) ou de superviseur (39%)
Types de la fraude
*Détournement d’actifs : transfert illégal d’un bien du patrimoine de l’entreprise à celui d’un salarié, d’un tiers ou d’une autre entreprise. C’est la fraude la plus répandue dans le monde, comptant pour 72% des cas relevés (fausses notes de frais, détournement de règlement client, fausse facture fournisseur) ;
*Fraude comptable : manipulation intentionnelle des comptes dans le but d’en donner une image plus flatteuse. Cette manœuvre dolosive ne procure pas nécessairement au fraudeur un gain financier personnel. Elle représente 24% des fraudes déclarées et reconnues comme telles.
*Corruption : acte d’offrir, donner, recevoir ou solliciter quelque chose de valeur pour influencer une décision ou obtenir un avantage généralement. Elle représente 24% des fraudes déclarées
*Cyber-fraude : La cybercriminalité regroupe 23% des cas constatées et talonne ainsi la corruption à la 4ème place. Ici, le rapport gains contre risques est supérieur aux autres. Ce type de fraude est tentant au vue de la volumétrie et des richesses de données auxquels elle peut donner accès. D’autant que, les entreprises sont encore trop peu préparées à ces délits. Dans le monde, une entreprise sur quatre déclare qu’aucun dispositif de prévention et de détection des risques de cybercriminalité n’est mis en place. Et près de la moitié des entreprises déclarent ne pas avoir en interne les capacités pour investiguer les actes de cybercriminalité. Les dispositifs de contrôle, quand ils existent, ne détectent qu’une fraude sur deux. A contrario, il existe une liste noire ou grise des fraudes qui concerne les fraudes avérées non déclarées ou tuées dans l’œuf ou « lavées à l’intérieur de l’entreprise ».
Champ d’action de la fraude
Aucun secteur d’activité n’est épargné. Les études ont révélés l’état des lieux de la fraude selon les secteurs :
*Télécommunications : taux de 55% à 46%/ Dispositifs de contrôle qui se renforce
* Assurances : taux de 48% à 45% / Dispositifs de contrôle qui se renforce
*Secteur public : taux de 46% 37%/ Dispositifs de contrôle qui relâchés
*Hôtellerie et tourisme : taux de 55% 42%/ Dispositifs de contrôle non officiels
*Services financiers : taux de 46% 44%/ Dispositifs de contrôle qui se renforce
* Distribution et biens de consommation : taux de 37% à 42%/ Dispositifs de contrôle relâchés
* Divertissement et média : taux de 34% à 27%
*Transport et logistique : taux de 32% à 38%
*Ingénierie et construction : taux de 31% à 24%/ Dispositifs de contrôle qui se renforce
*Énergies, matières premières : taux de 29% à 32%
*Extraction minière 27%
*Aérospatial et défense 29% à 24%
*Automobile 25% à 26%
*Industrie manufacturière 23% à 21%
*Industrie pharmaceutique 23% à 20%
*Chimie 22% à 15%
Autres 23% à 60%
Causes du passage à l’acte
Plusieurs facteurs poussent un individu à franchir la ligne jaune. Il s’agit notamment de :
*Un défaut de contrôle interne au sein de l’entreprise (54%) ;
*la volonté de maintenir ou d’augmenter un train de vie déjà élevé (36%) ;
*une insatisfaction développé vis à vis de l’entreprise (36%) ;
*la tentation (67%).
Sources de détection de la fraude
*le système d’audit interne 39%
*une rumeur 29%
*le hasard 6%
*une investigation judiciaire 6%
*une rotation du personnel 5%

Notis©2014
Sources : *Global Economic Crime Survey (PwC)/ *La fraude en entreprise:Comment le prévenir, la détecter et la combattre (Mikael Ouaniche, Ed. Maxima)