Le développement économique de l’Afrique est freiné par la confusion qui règne sur la propriété de vastes étendues de terres agricoles. C’est ce que dit un rapport de la Banque mondiale, intitulé « Protéger la Terre de l’Afrique pour la prospérité commune ». Selon cette étude, le continent  Africain abrite la moitié des terres incultes et cultivables du monde, mais souffre d’un taux de pauvreté qui caracole en tête.

« Statu quo inacceptable »

Selon, la banque mondiale, la majorité des agriculteurs est dans l’incapacité de se prévaloir d’un titre de propriété sur la terre qu’il a mis et/ou continue de mettre en valeur. Ils sont donc soumis à des risques réels de litiges et saisies non seulement de la terre, mais aussi des fruits de leur labeur. Les querelles juridiques sont fréquentes et prennent souvent, en Afrique, la forme de litiges générationnels.

Les experts de la Banque Mondiale préconisent que les gouvernements clarifient et améliorent leur gestion foncière afin que les ressources de l’Afrique soient pleinement exploitées. Ce qui favoriserait une création massive d’emplois.

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L’un des vice-présidents de l’institution, Makhtar Diop, a déclaré: «En dépit de l’abondance des terres et des richesses minérales, l’Afrique reste pauvre. L’amélioration de la gestion du foncier est essentielle pour parvenir à une croissance économique rapide et une réduction drastique de la pauvreté qui touche plus de 70% des agriculteurs du continent africain. Mais, l’imprécision des dispositions sur la propriété foncière, généralement régies par des lois coutumières, constitue un obstacle rédhibitoire. Ce « statu quo », ajoute Monsieur Diop, est inacceptable et doit changer pour que tous les Africains puissent bénéficier de leurs terres».

Investissements à risque

Le rapport recommande que les gouvernements garantissent des droits fonciers à des communautés et des individus, en utilisant la technologie nouvelle relativement peu chère du satellite ou en menant tout simplement des enquêtes sur le terrain. Cette volonté de justice s’observe sur le terrain, surtout pour ce qui est des parcelles situées dans les zones urbaines. Ces terres ont été divisées, puis subdivisées par plusieurs générations de familles, créant la confusion sur « qui possède quoi ». Cette confusion rend hypothétique les investissements à long terme, comme la machinerie agricole ou la logistique d’irrigation.

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Pour la Banque Mondiale, il est maintenant temps de  rationaliser la propriété foncière, de sorte que les Africains puissent enfin bénéficier davantage de la flambée des prix des produits de base et ainsi que du niveau élevé des investissements étrangers.

L’amélioration de la gestion des terres pourrait également empêcher l’accaparement des terres. En effet, selon l’Institution Bancaire, au cours des dix dernières années, les investisseurs des pays riches ont acheté des millions d’hectares de terres devenues inoccupées suite au départ forcé des communautés des fermes où ils vivaient depuis plusieurs générations.

Notis©2013

Sources: Securing Africa’s Land for Shared Prosperity  (worldbank.org)