On ne peut pas bien communiquer en externe si on ne communique pas bien en interne. Dans les entreprises qui réussissent, les gens communiquent entre eux. Et au-delà de la communication, ils n’agissent pas seulement en fonction de leurs missions mais aussi en fonction de leur contribution. Ils essaient d’évoluer ensemble car l’entreprise n’est pas un empilement mais un réseau de compétences. Si la communication n’a pas de finalité humaine, elle ne sert à rien. Si le communicant n’a pas d’éthique, il devient un outil de la propagande économique.

La Communication et l’information

L’objectif global de la communication interne consiste à récolter puis à diffuser, à communiquer, des informations pour permettre à l’entreprise et à ses acteurs internes d’exister. Ces informations peuvent avoir pour origine la rumeur. Le besoin d’informations tient compte des différents événements qui se déroulent dans le temps. Il varie selon les lieux et les contextes, tous les services n’ont pas les mêmes demandes. Il est différent en fonction des cibles qui peuvent être nombreuses : l’encéphalogramme d’une entreprise n’est jamais plat. L’offre doit répondre à plusieurs impératifs : être régulière, adaptée et accessible en permanence. Le travail sur la forme est un élément essentiel de la communication interne. Informer tout en communiquant n’est pas forcément chose facile et il s’agit de trouver un juste milieu entre l’information (la transmission brute de données qui concerne l’organisation) et la communication (la mise en situation des données avant leur transport vers les publics de l’organisation). Informer ne suffit pas surtout dans des dynamiques de changement

La Stratégie d’entreprise

Les salariés sont aujourd’hui des acteurs de l’entreprise. Il n’est plus possible de les mobiliser sans les tenir informés des objectifs économiques, financiers, sociaux, politiques, éthiques et culturels. Les démarches projets qu’ont entamées beaucoup d’entreprises leur permettent de mobiliser tous les partenaires, y compris ceux qui ne travaillaient pas forcément ensemble. Les chargés de communication participent à la mise en place des projets. Et s’ils n’y participent pas, ils doivent tout mettre en œuvre pour connaître les origines de la stratégie, les événements qui la modifient, le contexte socioculturel, etc. Sans cela, le risque est grand de ne communiquer que des finalités alors que la transmission du sens du projet est primordiale. Nous ne pouvons pas nous approprier ce que nous ne comprenons pas. La démarche projet est donc déjà un acte de communication et la communication interne a en charge de fabriquer les supports et de trouver les médias pertinents pour véhiculer la stratégie.

Le management

Les organisations tayloriennes comme les organisations pyramidales ne sont pas franchement concernées par des problèmes de communication. On pourrait aller jusqu’à dire qu’elles se contentent d’informer se situant dans le strict schéma de la communication où il y a un destinateur qui émet un message et un récepteur qui reçoit (ou pas) un message. La communication y est mécanique et se préoccupe peu de l’impact.

Les organisations cellulaires ou en réseau ont une toute vision de la communication puisqu’il y est question de relations, de dialogue et d’écoute. Savoir informer et savoir communiquer sont des compétences que doivent posséder les managers. Pour cela, ils ont besoin d’être aidés dans leurs rôles de communicants aussi bien d’un point de vue logistique que d’un point de vue organisationnel. Dans ces organisations complexes où la ligne hiérarchique est réduite, la communication interne fonctionne aussi comme un centre des ressources communicationnelles, centralise les supports, établit les chartes graphique et rédactionnelle, décloisonne les services et les secteurs d’activités, facilite les transferts d’expérience…

L’animation et la mutualisation du réseau

La communication interne met en commun un langage, une culture, les valeurs. La culture d’entreprise est une notion intervient à un moment où le modèle classique de l’entreprise familiale a de moins en moins cours. Il s’agit alors de trouver une autre relation d’appartenance à l’entreprise puisque la relation au père / chef d’entreprise est obsolète. Père ou culture d’entreprise, il est très important pour les salariés d’avoir des points de référence en termes d’image. Cette réflexion autour de la création d’une identité propre à l’entreprise peut être poussée encore plus loin et on peut imaginer que chaque service dispose également de sa culture propre. Cette culture d’entreprise est suscitée bien sûr par l’histoire de l’entreprise, par les Hommes qui font l’entreprise, des salariés aux cadres, par les événements. La communication interne met en scène la culture de l’entreprise qui va s’incarner dans le journal interne, les livres ou les musées d’entreprise. Chaque organisation s’invente un langage (un certain code vestimentaire dans les Start up) et entretient des rituels (les pots d’arrivée, les départs à la retraite, les arbres de noël, les repas en commun).

Le conflit social

Réceptionner un message et adhérer à un message ne va pas forcément de pair. Dans les entreprises de type pyramidal, on ne se pose guère le problème de l’adhésion. Dans les autres organisations, il faut s’interroger sur la production de messages qui ne s’accompagne pas d’une action. En clair, la communication ce n’est pas du vent, elle doit s’incarner dans des faits, des actions visibles, des situations réelles.

La culture d’entreprise ne peut pas être perçue comme une tentation fusionnelle. Il ne s’agit pas par exemple de fabriquer une culture d’entreprise artificielle. La communication interne tend à mettre en place un langage commun, par l’organisation des relations entre l’individu et l’entreprise… Elle n’écarte pas de son champ d’action les désaccords, les ruptures, les conflits et les crises, sachant qu’il n’y a pas pire crise que la non-crise. Elle n’a pas pour prétention de régler les conflits mais elle peut y contribuer.

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