Selon la définition en cours, la clause de mobilité est la « stipulation par laquelle un salarié accepte à l’avance que son lieu de travail puisse être modifié, et donc d’exercer ses fonctions dans les différents établissements, agences et succursales où l’entreprise déciderait de le muter ». En refusant la mutation géographique, le salarié risque un licenciement pour faute grave. Sauf à démontrer un éventuel abus de l’employeur. Car l’application d’une clause de mobilité est valable si elle intervient exclusivement dans l’intérêt de l’entreprise. Et non comme un moyen caché de licencier un salarié.
On ne veut plus de quelqu’un ? Alors, à défaut d’un reproche réel et sérieux, on le mute, comme par hasard là où l’on sait qu’il n’acceptera jamais d’aller, pour provoquer son éviction. Lorsque le seul objet de la mutation est vexatoire ou de provoquer une gêne pour le salarié et qu’elle n’est motivée par aucune nécessité d’organisation, la mise en oeuvre de cette clause est abusive et le refus du salarié de est une cause de licenciement du fait de l’employeur.

– Des clauses précises

Un salarié peut contester judiciairement ce type d’abus. Pour prévenir de telles pratiques, la jurisprudence exige désormais une rédaction précise des clauses de mobilité. La clause englobant n’importe quelle filiale d’un groupe sur le territoire national ou à l’étranger n’est plus nécessairement valide, car le salarié doit être assuré des limites de sa mobilité au moment où il s’engage. De même, les clauses prévoyant qu’en cas de refus le salarié pourra être licencié n’influencent pas les tribunaux. Au final, c’est au juge d’apprécier souverainement le caractère réel et sérieux d’un licenciement.