Les dirigeants européens exigeaient de la Grèce l’adoption de mesures d’austérité, en échange d’une aide financière plus accrue. Le parlement grec a fini par approuver une nouvelle législation fiscale visant à porter les recettes publiques à 3 milliards de dollars (1 480 milliards de francs CFA) cette année, conformément aux engagements pris par le pays envers ses créanciers internationaux. La loi a été approuvée ce samedi matin avec le soutien de tous les partis de la coalition au pouvoir.

L’asphyxie du peuple

La loi simplifie les barèmes d’imposition, clarifie la fiscalité des ménages, augmente l’imposition des intérêts sur les dépôts et élargit l’assiette fiscale à des groupes de personnes à faibles revenus, tels que les agriculteurs.

Il est institué un nouveau taux d’imposition maximal de 42% qui frappent les Grecs qui gagnent plus de 27 millions de francs CFA (56.000$) par an. Le taux précédent était supérieur de 45% pour les revenus supérieurs 132.000 dollars.

Avec ces nouvelles dispositions, les employés, les hommes d’affaires et les retraités s’enfoncent encore plus dans l’asphyxie. C’est tout le peuple grec qui est pressé comme un citron sec.

Le couteau à la gorge

Après des mois de négociations avec l’UE et le FMI sur les nouvelles réductions des dépenses et des réformes, le mois dernier, la Grèce a bénéficié d’un allègement de sa dette à 40 milliards d’euros, et a perçu une aide très conséquente et s’apprête à en recevoir encore le mois prochain.

Le droit fiscal a été l’un des principaux engagements pris par le pays pour obtenir de l’argent frais, sans lequel il aurait été incapable de payer ses factures courantes.

Le ministre des Finances grecque,  Yannis Stournaras, dans son discours de présentation du plan de sauvetage aux députés, leur a dit qu’ils n’avaient pas d’autre choix que d’adopter cette nouvelle potion amère.

Les critiques ont fusé, accusant le gouvernement d’alourdir le fardeau déjà insupportable pour les Grecs ordinaires, tout en allégeant celui des riches. Le principal parti d’opposition, la coalition de gauche radicale, a déclaré que ce nouveau tour de vis d’austérité va «démolir la classe moyenne du pays ». Monsieur Stournaras a répliqué dans ces termes : « Je ne suis pas un avare, je ne fais que honorer nos engagements, afin que nous puissions continuer à recevoir d’autres prêts […] ».

Ces mesures seront mises en œuvre alors même que le gouvernement vient de réduire de 12 milliards de dollars le budget de l’Etat, au titre de l’exercice 2013.

Reconnaissant ce dilemme qui déchire le pays, Giorgos Mavraganis, le délégué au ministre des finances, a déclaré: « Nous ne sommes pas en faveur de l’imposition supplémentaire de nos concitoyens. Mais dans la situation actuelle, nous devons sortir le pays de l’impasse. Lorsque nous seront en mesure de stabiliser les finances, alors nous pourrions parler de réduction d’impôts et revenir à la simplicité de notre système. »

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