L’organisation non gouvernementale de lutte contre la corruption dans le monde, Transparency International (IT), vient de dévoiler l’édition 2013 de son classement de l’Indice de perception de la corruption (IPC). Selon cette enquête, l’Afghanistan, la Corée du Nord et la Somalie sont les pays les plus corrompus du monde. Cependant, dans son communiqué publié à Berlin, Huguette Labelle, Présidente de cette ONG a déclaré que tous les pays du monde sont confrontés à « la menace de la corruption à tous les niveaux : de la délivrance des permis locaux à l’application des lois et règlements ».

L’indice de perception de Transparency est établi à partir de données recueillies par 13 institutions internationales – parmi lesquelles la Banque mondiale, les banques asiatique et africaine de développement ou encore le Forum économique mondial – reflète la perception que les acteurs de la vie économique ont de la corruption affectant la vie publique (partis politiques, système judiciaire, services publics) de plus de 170 pays. Cet indice est compris entre zéro pour un pays perçu comme « hautement corrompu » et 100 pour un pays considéré comme « très vertueux ». Selon l’organisation, près de 70 % des nations dans le monde connaissent un « problème sérieux » de vénalité parmi leurs fonctionnaires. Et aucun des 177 pays étudiés en 2013 n’obtient un score parfait.

« Les pays les plus corrompus sont les plus pauvres et, dans ces derniers, ce sont les moins nantis qui en souffrent le plus. Jamais ces nations ne sortiront de la pauvreté si elles ne combattent pas la vénalité », analyse Finn Heinrich, chercheur de Transparency International. Parmi les pays qui ont le plus perdu de points dans l’index 2013 se trouvent la Syrie, déchirée par la guerre civile, ainsi que la Libye et le Mali, tous deux en proie à des conflits militaires majeurs ces dernières années. « Si vous regardez les pays en bas du classement, vous trouvez aussi la Somalie. Ce sont des pays où les gens doivent recourir à toutes sortes de moyens pour obtenir des services, se nourrir et survivre. » En Afghanistan, d’où les forces armées de l’Otan comptent se retirer l’an prochain après plus d’une décennie de présence, « nous n’avons pas observé de progrès tangibles », constate-t-il. En queue de peloton également, la Corée du Nord, « une société totalitaire complètement repliée sur elle-même », où des transfuges racontent que la famine aggrave encore la corruption.

Parmi les pays qui « se sont le plus améliorés », bien que partant de très bas, la Birmanie, où la junte militaire au pouvoir a ouvert la porte à un processus de démocratisation. Ce pays, qui a vu les investissements bondir, s’est engagé à respecter des règles de transparence. « C’est la seule façon qui permette aux pays d’éviter ce que l’on pourrait appeler la malédiction des ressources, c’est-à-dire le fait que les ressources soient seulement disponibles pour une très petite élite », dit Finn Heinrich. « C’est notamment le cas du Nigeria et d’autres pays prospères grâce à leur richesse pétrolière ».

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Sources : Reuter/ Afp