Le marché d’organes humains ne connait pas la crise. En effet, Alors que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini des règles strictes, des normes éthiques et imposé l’absence de toute compensation monétaire, un marché noir de vente d’organes se développe sournoisement. Le quotidien britannique, the Guardian, a récemment révélé qu’un important réseau de trafic d’organes s’est développé dans les pays du sud, notamment en Asie. De plus en plus de personnes vulnérables y vendraient leur organes aux trafiquants, lesquels les revendraient ensuite à prix d’or à de riches patients en attente d’une greffe.

Une pénurie d’organes

Peu de  personnes savent le désespoir qu’entraine une attente de greffe d’organe. Pour des milliers de malades, le salut vient d’un membre de la famille qui renonce à un rein, ou pour les plus chanceux, du don d’un étranger à un hôpital, suite à un accident mortel.

Même s’il s’agit de transplanter un seul rein, ces opérations sauvent beaucoup de vies humaines. Sur  un million de patients en dialyse chaque année, approximativement de 100.000 ont la chance de recevoir une greffe. Mais tragiquement, pour beaucoup d’autres, l’attente est désespérée. Aucun organe n’est disponible et la mort devient presque inévitable.

Selon The Guardian, 107 000 greffes d’organes ont été réalisées en 2010 dans 95 Etats membres de l’OMS, soit 10% des besoins mondiaux. Le quotidien précise que 75% de ces transplantations sont des greffes de rein. Mais l’écart entre les dons d’organes et les besoins se creuse, en raison de l’augmentation de certaines maladies chroniques dont le diabète, favorisant l’explosion du trafic d’organes.

Un marché noir international

Cette pénurie explique pourquoi, les patients, les plus nantis, se tourne vers d’autres moyens pour trouver un donateur.

Aujourd’hui, une greffe de rein, sur dix, relève de l’illégalité puisqu’elle implique la vente d’organes au marché noir. Selon l’OMS, près de 10.000 opérations clandestines seraient réalisées chaque année, soit une toutes les heures.

Les trafiquants d’organes réalisent des profits colossaux en achetant des reins auprès de populations vulnérables. « Donnez un rein et achetez le nouvel iPad ! » a été choisi comme slogan publicitaire par un trafiquant d’organes humains en Chine.

Les donneurs pouvant vivre avec un seul rein, cette vente leur rapporte dans les 5.000 dollars (2 millions de francs CFA). Quant aux trafiquants, ils revendent ces organes à des patients en attente d’une greffe prêts à payer jusqu’à 200.000 dollars (158.000 euros) et à se rendre en Chine, en Inde ou au Pakistan pour bénéficier d’une greffe illégale, abandonnant ainsi les dialyses et améliorant leur qualité de vie. Mais en plus du coût financier et de l’illégalité, ces patients prennent de gros risques : complexité de l’opération, rejet éventuel, infection, etc.

De son coté, l’OMS ne cesse de rappeler les principes qui régissent le don d’organes. Dans la Déclaration d’Istanbul, il est, en effet, précisé que cet acte doit répondre à des critères cliniques et éthiques, et qu’en aucun cas il ne doit donner lieu à une quelconque rémunération du donneur.

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