Le Produit Intérieur Brut (PIB) demeure l’outil principal en matière d’évaluation du bon ou mal-vivre dans un pays. Cependant, le PIB présente de nombreuses lacunes qui faussent le véritable niveau économique d’un pays. C’est pourquoi, certains experts préconisent l’utilisation d’autres paramètres pour mieux appréhender la situation économique.
Les lacunes du PIB
Le Produit Intérieur Brut, comme unité de mesure du bien-être, présente de nombreuses lacunes:
*il ne prend pas en compte le travail domestique ou bénévole, qui est pourtant un facteur essentiel de développement, non seulement social, mais également économique.
*il tient certaines nuisances (les embouteillages) pour positives et il ne chiffre pas l’épuisement des ressources naturelles (un pays producteur de pétrole accroît son PIB en accélérant l’exploitation de ses réserves).
*il est mesuré en termes bruts, ce qui peut rendre son évolution trompeuse : un pays peut enregistrer un taux de croissance positif mais s’appauvrir faute d’avoir engagé les investissements nécessaires au renouvellement du capital national.
Les nouveaux paramètres
Mais malgré ces limites et les contestations dont il était l’objet, le PIB reste la référence. Mais, depuis quelque temps, les choses sont en train de changer. C’est d’abord l’urgence de la question environnementale. En effet, il est absurde de penser que nous pourrions nous acheminer vers un désastre climatique sans être capables d’en déceler le risque dans nos indicateurs économiques. Le même raisonnement s’applique à la « soutenabilité » financière. Dans les années 2000, l’Espagne a financé sa croissance par la dette, jusqu’à l’effondrement. Mais tant que la bulle gonflait, le gouvernement pouvait se glorifier de la baisse du chômage et de l’enrichissement généralisé. De la même manière, l’inégalité des revenus est une source d’inquiétude : à quoi bon la croissance, si la moitié de la population n’en tire pas profit.
Les questions
Cependant, une chose est de diagnostiquer les écueils potentiels, encore faut-il fournir les informations nécessaires à l’action. Quand le Parlement, les médias et le public sont tous focalisés sur un indicateur, les décideurs ont tendance à lui accorder plus d’importance qu’il n’en mérite. Il peut en être autrement lorsqu’une publication officielle confère de la visibilité à d’autres indicateurs. Ce qui est mesuré et rendu public – ou non – compte énormément.